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Esport - League of Legends - BrokenBlade : « Hâte de voir ce que le MSI a à nous offrir »

Sergen « BrokenBlade » Çelik (debout), dimanche, juste après la finale remportée par G2. (Michal Konkol/Riot Games)
Sergen « BrokenBlade » Çelik (debout), dimanche, juste après la finale remportée par G2. (Michal Konkol/Riot Games)

Vainqueur (3-1, contre Fnatic) dimanche soir du segment de printemps du LEC - le Championnat d'Europe de League of Legends -, G2 Esports se rendra au Mid-Season Invitational avec l'ambition d'y faire bien figurer sa région face aux meilleures formations asiatiques. Sergen « BrokenBlade » Çelik, toplaner de l'équipe, évoque ce titre et se projette sur cette échéance à venir.

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« C'était une finale assez étrange d'un point de vue de spectateur, avec beaucoup d'action, des erreurs, mais aussi des stratégies surprenantes comme les "lanes swaps" (les joueurs censés jouer sur le bas de la carte vont finalement sur la toplane et vice-versa)... Au-delà du titre en jeu, considériez-vous ce rendez-vous comme une manière de faire des tests grandeur nature avant le MSI ?
Sergen « BrokenBlade » Çelik : Au début, nous étions assez excités par le fait de jouer une finale et je pense que c'est la raison pour laquelle nous avons perdu la première manche. Nous nous sommes laissés porter par notre enthousiasme sans faire suffisamment attention à comment jouait Fnatic. C'est une équipe très agressive, qui aime la bagarre. Si vous n'êtes pas prêts à cela, vous pouvez les laisser facilement prendre des éliminations ici et là et la rencontre devient difficile à jouer. Ajoutez à cela le lane swap que nous avons initié et les choses deviennent très étranges, c'est vrai. Surtout pour nous, sur la toplane, qui souffrons plus que les autres puisque nous perdons des ressources, de l'expérience... C'est un peu à celui qui sera "le moins en retard", comme lors de la troisième game où j'ai pu prendre l'ascendant. Donc globalement, oui, même pour nous c'était très bizarre comme match. Enfin, comme finale (rires). C'est aussi une forme d'apprentissage parce que si le jeu ne change pas trop d'ici au MSI nous aurons cette option du lane swap pour nous. Ça peut nous permettre de faire des différences.

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Il y a ce discours depuis un moment chez G2 qui dit qu'il faut chercher à développer son propre style pour s'attaquer aux équipes asiatiques, plutôt que d'essayer de les copier. Cette stratégie du "lane swap" fait partie de ce plan ?
Si nos adversaires ne respectent pas cette possibilité, nous gagnerons des matches contre eux parce qu'ils ne sauront pas comment répondre. Maintenant, je pense que quasiment tout le monde a testé de lane swap au moins à l'entraînement depuis que NiP l'a fait en match officiel (en ligue chinoise). Depuis, nous l'avons fait plusieurs fois. Et si les équipes composent leurs drafts contre nous comme si la partie allait se dérouler normalement, alors elles pourraient perdre. Il faut savoir jouer contre. J'ai hâte de voir ce que le MSI a à nous offrir, si nos adversaires s'adaptent, apprennent à jouer cette stratégie...

Comment jaugez-vous votre performance, en finale mais plus globalement pendant ce segment de printemps du LEC ? L'an dernier, vous n'aviez pas remporté ce "split" et cela vous avait posé des problèmes au MSI : il fallait approcher les choses différemment cette fois ?
Ça a été assez fluctuant, surtout à cause de cette stratégie du lane swap... Je dirais que nous ne sommes pas encore prêts. Nous avons besoin d'entraînement, de voir le nouveau patch, d'analyser nos futurs adversaires et leurs identités. Fnatic est une équipe explosive, nous devons nous préparer contre ce style de jeu spécifiquement, anticiper ce qu'il pourrait se passer... Il va falloir faire la même chose pour être prêts en Chine (où se déroule le MSI, à partir du 1er mai). C'est excitant. Et puis je pense que ce sera différent de l'an dernier. Nous avons plus de choses en réserve. Il y a la possibilité de lane swap, mais même sans : nous jouons mieux sur la carte. En 2023 nous nous reposions trop sur nos capacités individuelles et nous étions parfois baladés par la façon de jouer en équipe (la « macro ») des Asiatiques. C'est mieux cette année, nous avons beaucoup progressé. Et puis contrairement à la saison dernière, nous serons tête de série n°1 de l'Europe. Ce qui veut dire plus de temps pour nous préparer (Fnatic jouera un tour préliminaire), s'adapter au jetlag, à la Chine, où nous pourrons nous entraîner intensément avant de commencer... C'est bien d'avoir vaincu nos démons de l'an passé et d'avoir gagné ce spring split.

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Vous avez un esprit de revanche après les échecs de 2023 à l'international ? Ce tournoi sera un objectif en soi ou un autre moyen d'engranger de l'expérience ?
Chez G2 nous visons toujours la victoire donc nous n'allons pas au MSI "juste" pour affronter les équipes asiatiques. Ça ne s'est pas bien passé l'an dernier mais nous avons accumulé de l'expérience. En 2020 quand je jouais pour TSM nous n'avions quasiment pas gagné à l'entraînement contre la Chine ou la Corée du Sud. L'an passé, c'était du 50/50. Ce n'était pas une année si catastrophique parce que nous avons appris de cela, nous pouvons être un adversaire sérieux. Maintenant que nous le savons, il faut continuer dans cet état d'esprit, viser plus haut. Oui, ce ne sera pas facile contre les meilleures équipes du monde. Mais c'est un challenge que nous devons accepter si nous voulons en faire partie nous aussi. Certains fans européens ne nous font pas confiance à ce sujet ? Je peux les comprendre. Mais nous avons ce but en tête qui est de gagner ce genre de rendez-vous. Ça peut paraître fou parce que cela fait des années que l'Europe ne l'a pas fait mais on se doit d'avoir comme objectif d'être les meilleurs.

Mais qu'est-ce qui doit changer selon vous ? Vous le disiez, vous avez fait de très bonnes choses l'an dernier, à l'entraînement, même sur quelques matches officiels... Comment comptez-vous traduire cet état d'esprit et ces résultats en succès majeurs ?
Si vous comparez le G2 de l'an dernier et celui-ci, vous pouvez constater que nous jouons différemment. Et cela, parce que nous approchons le jeu d'une façon nouvelle. Nous ne voulons pas "mieux jouer" individuellement, surtout jouer plus intelligemment. Le talent de chacun, les mécaniques, sont essentielles mais ce n'est pas la recette du succès et ça ne le sera jamais. Ça ne vous fera pas gagner plus de parties que de prendre la vision quand et où il le faut, ou d'utiliser la bonne wave au bon moment. Nous travaillons beaucoup autour de cela chez G2, parce que c'était une lacune l'an dernier contre l'Asie. Si nous n'écrasions pas l'early game, c'était difficile. Leur macro est supérieure, c'est ce qu'il faut travailler. Mais nous avons adapté notre style et nous savons que nous avons encore une marge de progression alors on verra. Je ne sais pas encore quel est l'écart qui nous sépare des équipes chinoises et sud-coréennes aujourd'hui, nous n'avons pu que les observer pour le moment. On doit les affronter pour savoir. »

publié le 15 avril 2024 à 20h28
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