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Norman Nato, pilote Porsche Hertz Team JOTA : « Notre équipe est un outsider »

Nato a rejoint la catégorie Hypercar avec le Team JOTA cette saison. (S. Boué/L'Équipe)
Nato a rejoint la catégorie Hypercar avec le Team JOTA cette saison. (S. Boué/L'Équipe)

Pilote de l'écurie cliente Porsche, Hertz Team JOTA, Norman Nato a conscience que son équipe n'est pas la favorite au sein d'un plateau très fourni en Hypercar, mais est persuadé qu'elle peut jouer des coups, notamment aux 24 Heures du Mans (15-16 juin).

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À 31 ans, Norman Nato va disputer une des saisons les plus intenses et importantes de sa carrière, avec un double engagement, en WEC tout d'abord, dans la catégorie Hypercar au volant d'une Porsche 963 de l'écurie Hertz Team JOTA, et en FE, avec Andretti.

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Le Français, qui a longtemps cru à ses rêves de F1 après plusieurs saisons en monoplace, est très heureux de la voie qu'il a empruntée et a toujours des ambitions de titres et de victoires. Dès cette année, avec notamment les 24 Heures du Mans, où son équipe britannique pourrait bien jouer les trouble-fêtes au sein d'un plateau Hypercar très riche.

Son engagement en WEC avec Hertz Jota Team

« C'était clairement un objectif de revenir à plein temps en endurance. L'opportunité avec Jota s'est présentée tôt l'an dernier. Le WEC est un Championnat où il faut être pour un pilote, avec beaucoup de concurrence. C'est ce que j'aime aussi en Formule E, ça t'oblige à être au top. Et la possibilité de rouler dans une Porsche est très belle. Notre équipe est un outsider, mais on bénéficie des mêmes éléments que l'usine. On peut faire de très belles choses mais on est conscient de ne pas être dans la meilleure des positions avec notre budget inférieur.

Cet engagement est dans la continuité de ma carrière après avoir fait le pari d'abandonner mes ambitions de F1 pour rejoindre l'endurance et la FE. Je n'ai eu aucun problème à ''switcher'' ma carrière, mon objectif était d'être pilote professionnel pendant plusieurs années. Je n'ai pas de doutes, je connais mes capacités, j'ai toujours gagné dans les catégories où je suis passé. Je suis un pilote d'expérience, fiable, rapide. Après, il fallait savoir ce qui était possible de faire ou pas, et Andretti et Jota sont d'accord pour que je fasse un double programme. »

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Ses ambitions pour 2024

« Avec Jota, on n'est pas l'équipe à battre mais une équipe redoutée. On a une belle carte à jouer, surtout au Mans. Les équipes ne peuvent pas y rouler avant, et si tu es fiable, rapide, structuré, tout peut arriver. Je me sens prêt, pas plus stressé que ça, je sais de quoi je suis capable. Jota, j'ai roulé contre eux en LMP2 et c'était toujours une des équipes à battre. Notre budget est inférieur à celui des constructeurs, ce qui limite notamment nos journées de tests. On n'a pu rouler que deux jours l'an dernier et là on a retrouvé la voiture au Prologue. C'est clairement un désavantage. Mais on se pose moins de questions.

Nato partage sa Porche 963 avec Will Stevens et Callum Ilott. (Porsche Motorsport.)
Nato partage sa Porche 963 avec Will Stevens et Callum Ilott. (Porsche Motorsport.)

Il n'y a pas de pilote star dans notre équipage, assez équilibré (Nato fait équipe avec deux Britanniques, Will Stevens et Callum Ilott). Dans la deuxième voiture, il y a deux jeunes pilotes rapides, Phil Hanson et Oliver Rasmussen, et Jenson (Button) qui va nous apporter beaucoup. Il est là parce que c'est un compétiteur et pour se faire plaisir. En endurance, c'est important de ne pas être là pour l'ego, d'être prêt à se sacrifier. Nous allons pouvoir partager des données entre les deux voitures, c'est un plus par rapport à l'an dernier.

L'équipe se sent beaucoup plus prête. On est dans de bonnes dispositions, on ne vise pas le Championnat, mais des coups d'éclat et tout faire pour gagner Le Mans. Un top 10 ne serait pas un bon résultat, on est capable de faire mieux que ça. Le podium serait un très bon résultat, car il y a déjà deux Toyota et deux Ferrari à battre. L'idéal serait de scorer à toutes les courses, et faire un top 5 au Championnat, avec quelques podiums. »

« Sur le papier, le WEC est mieux que la F1 niveau constructeurs. C'est ce que veulent les fans et les pilotes »

Norman Nato

Son double programme WEC - FE

« Je l'ai déjà fait dans le passé. Je me suis bien préparé avant le début de la Formula E en janvier. Le principal problème c'est la gestion du poids. En FE il n'y a pas de direction, il faut donc être assez musclé au niveau des épaules pour tourner le volant. Mais en WEC il n'y a pas de poids minimum donc plus tu es léger, mieux c'est. Depuis décembre j'ai perdu 3 kg, j'espère en perdre encore deux avant Le Mans. Je dois faire en sorte d'être efficace et léger.

Je n'ai pas de soucis pour l'entraînement physique, mais la clé sera la récupération. Plus tu roules, plus ton corps s'habitue et plus les contraintes physiques sont acceptables. Les voyages, les heures en simulateur, le décalage horaire, les journées sponsors, médias, tout cela doit être bien calé pour ne pas altérer la récupération. Je me suis entouré le mieux possible, j'ai anticipé tout le calendrier. Il n'y aura qu'un doublon dans la saison, entre Spa (WEC) et Berlin (FE). Je n'irai pas en Belgique, ils seront deux pilotes dans la Porsche. »

L'âge d'or de l'endurance

« Les billets pour les 24 Heures du Mans ont été vendus en moins de deux jours, il n'y a pas grand-chose à ajouter. Cela montre l'engouement pour l'endurance, des constructeurs, des fans. Déjà le centenaire l'an dernier, c'était magique. À la base le circuit est déjà génial mais en plus dans ces conditions... Quand je suis monté sur le podium avec Rebellion entre les deux Toyota (en 2020), c'était déjà exceptionnel, mais en plein Covid, avec les masques et personne dans les tribunes. Je n'ai qu'une envie, c'est revivre un podium avec toute cette foule.

On ne sait pas de quoi sera fait l'avenir, il y aura peut-être à nouveau un creux, mais on pourra se dire qu'on a vécu ça. On peut te l'expliquer mais il faut le vivre. C'est génial pour le sport auto dans sa globalité. Les fans nous connaissent, nous suivent, sont là pour vivre une fête dans une bonne ambiance. C'est une chance d'être là, parmi tous ces pilotes. J'espère qu'il y aura de plus en plus de monde sur tous les circuits, pour que ce soit un show. Sur le papier, le WEC est mieux que la F1 niveau constructeurs. C'est ce que veulent les fans et les pilotes. On a tous hâte que ça commence. »

publié le 29 février 2024 à 09h46 mis à jour le 29 février 2024 à 11h39
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