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Eddie Jones : «Revenir au rugby anglais craint par le reste du monde»

Eddie Jones veut que le XV de la Rose soit de nouveau craint par ses adversaires. (Reuters)
Eddie Jones veut que le XV de la Rose soit de nouveau craint par ses adversaires. (Reuters)

Depuis lundi, l'équipe d'Angleterre est rassemblée dans sa base de Penny Hill Park, à Bagshot, pour une première rencontre avec son nouveau sélectionneur, l'Australien Eddie Jones. Lors d'une conférence de presse, il a expliqué ses choix : nomination de Hartley capitaine, volonté de revenir au jeu d'avants...

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«Vous êtes réputé pour énormément faire travailler les joueurs. A quelle heure avez-vous débuté l’entraînement lundi ?
C’est notre première prise de contact alors, pour l’instant, c’est plutôt thé, scones et discussions !

Lors de votre expérience précédente, avec le Japon, vous avez bataillé pour rendre les joueurs japonais, culturellement très soumis au rapport hiérarchique, autonomes. Avez-vous déjà identifié des choses à combattre dans cette équipe d’Angleterre ?
J’ai l’impression que ces dernières années, accumuler les sélections était l’objectif de beaucoup de joueurs, au détriment de la victoire. Les résultats le prouvent d’ailleurs. Il y a une énorme différence entre jouer pour l’Angleterre et gagner pour l’Angleterre. Pour gagner, il faut être dévoré par le désir de s’améliorer chaque jour. Sortir de cette culture de la sélection pour la sélection.

Ce sera facile à obtenir ?
Non. Cela représente peut-être seulement trois pour cent du travail qu’ils auront à effectuer mais ce sont les trois pour cent les plus difficiles car ils représentent tout ce que les joueurs n’aiment pas : changer, sortir de ses habitudes, en rajouter, encore et encore.

Vous leur en avez parlé ?
J’ai commencé par leur montrer les résultats de l’Angleterre dans le Tournoi des Six Nations depuis 2003 et je pense que cela les a relativement marqués. Car ces résultats disent que l’Angleterre est dans le dernier tiers, en bas du classement.

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«Il y a une énorme différence entre jouer pour l'Angleterre et gagner pour l'Angleterre.»

Comment cela va t-il se traduire, en termes de jeu ?
On doit revenir au rugby anglais craint par le reste du monde, cette mêlée dominatrice, ce jeu d’avants sans compromis. L’attaque, ça prend plus de temps, ce sera pour plus tard ! Je me souviens, à chaque fois que je coachais l’Australie, face à l’Angleterre, on discutait toujours avant les matches de la façon dont on allait pouvoir rivaliser en mêlée, bloquer leurs mauls… On savait que si on faisait ça, on gagnerait. C’est une des raisons pour laquelle nous avons choisi Dylan Hartley comme capitaine. Il est ce genre de joueur, il va guider l’équipe dans cette voie.

Ses 54 semaines de suspension cumulées, sa réputation de perdre le contrôle ne vous effraient pas ?
Le plus grand risque, c’est de ne pas prendre de risque. On a tous fait des erreurs de jeunesse ; à mes débuts d’entraîneur, j’en ai même fait beaucoup ! Dylan en a fait et on va espérer et prier pour que cela n’arrive plus. Les gens mûrissent. Il est marié, il a une petite fille ; sa vie change et ses priorités aussi.

Les adversaires vont être tentés de le cibler…
S’ils passent leur temps à ça, tant mieux. Pendant ce temps, ils ne seront pas occupés à essayer de gagner ! »

publié le 26 janvier 2016 à 09h22 mis à jour le 26 janvier 2016 à 10h03
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