Avec son trio de joueurs français, la Team BDS a été la surprise de l’année passée en LEC. Passé tout proche de décrocher son premier trophée au printemps, qualifié pour le tour principal des Mondiaux, le club suisse a surpassé toutes les attentes placées en lui. Ce qui lui a donné des idées pour 2024. « Cette saison a été bonne dans l’ensemble, donc nous n’avions pas envie de tout jeter par la fenêtre, explique Nicolas « Atomium » Farnir, manager de la structure. Nous pensons que nos joueurs vont être encore meilleurs avec l’expérience engrangée aux Mondiaux, donc nous voulions continuer avec la même ossature. »

Quatre joueurs ont ainsi conservé leur place dans l’effectif, Labros « Labrov » Papoutsakis (support, Grèce, 21 ans) et les Tricolores Ilias « nuc » Bizriken (midlaner, 21 ans), Adam « Adam » Manaane (toplaner, 22 ans) et Théo « Sheo » Borile (jungler, 22 ans). Seul Jus « Crownie » Marusic, pourtant prolongé en juillet dernier, s’est retrouvé relégué sur le banc. « Nous avons constaté que ses synergies en interne étaient un peu compliquées ces derniers mois, justifie Atomium. Il fallait changer quelque chose et on voulait ramener un joueur potentiellement meilleur mécaniquement et qui aurait une meilleure entente avec le reste de l’équipe. » Après avoir exploré plusieurs pistes infructueuses, BDS a finalement jeté son dévolu sur Sang-hoon « Ice » Yoon (adc, Corée du Sud, 22 ans), débarqué en Europe l’année passée après avoir été formé en académie sud-coréenne.

Mais avant de se lancer dans son mercato, le club a dû régler l’épineuse question de son coaching staff. « Jusqu’aux Mondiaux, nous travaillions avec Striker (Yanis Kella, jusqu’alors assistant) et GotoOne (Adrien Picard, coach principal) mais ils nous avaient chacun communiqué vouloir être coach principal l’année prochaine. C’était une situation délicate, parce que les deux faisaient du bon travail et que nous étions perdants auprès du public quoi qu’il en soit... En fin de compte, nous pensons que Striker peut apporter plus pour le développement de nos joueurs. Il est très proche d’eux, notamment des francophones, et les a vraiment aidés à progresser cette année. C’est ce qui a fait pencher la balance. »

La tentation Carzzy

Avant de finalement se rabattre sur Ice, BDS avait fait de Matyas « Carzzy » Orsag, très en vue l’an passé avec MAD Lions, son premier choix. « C’était l'option la plus simple, parce qu'on avait déjà été proche de le signer par le passé, confirme Atomium. On a toujours été en contact, à chaque fois qu'il était sur le marché. Mais ça ne s’est pas fait au dernier moment, comme par le passé, donc il a fallu nous rabattre sur un autre nom, plus risqué mais qui nous a quand même convaincus. » En fin de mercato, le Tchèque a en effet préféré rejoindre la Team Vitality.

Nos notes expliquées

talent : 3/5
Si les individualités de BDS ont prouvé l’an passé qu’elles étaient capables de rivaliser par instant avec les meilleures de la ligue, elles souffrent encore d’une forme d’irrégularité et de dépendance à la meta. Ice interroge encore, également.

expérience : 4/5
G2 Esports excepté, aucune équipe n’a autant de vécu commun que BDS : quatre de ses cinq joueurs ont disputé l’intégralité de l’année 2023 ensemble. Avec une belle participation aux Mondiaux pour terminer la saison. Striker, nuc et Adam évoluaient même déjà ensemble chez la Karmine Corp en Division 2 française... en 2020.

envie de voir jouer : 4/5
Avec trois joueurs et un coach français, BDS est évidemment particulièrement attendue au tournant par les fans tricolores. Sa communication bien rodée, notamment sur les réseaux sociaux, en a aussi fait une des coqueluches du public étranger. Le style agressif et créatif de cette formation renforce enfin son intérêt.