Si le mercato européen sur League of Legends est souvent une période propice aux grands chambardements, SK a eu la chance de connaître une intersaison « simple et calme ». Après une saison 2023 en demi-teinte, le club allemand a décidé de continuer à croire en son projet entamé l’année dernière. « Nous avons essayé de traiter les sujets de manière verticale, déroule Alexander Müller, président de la structure. Notre priorité a été de prolonger Mitch (Voorspoels, le manager de l’équipe) puis notre coaching staff. Ça a été la première phase, parce que ça n’a pas de sens d’avancer sur les joueurs sans connaître leur encadrement. Ensuite, les choix ont été simples : en regardant la data, il était évident que Joel « Irrelevant » Scharoll (toplaner, Allemagne, 22 ans) est notre franchise player. Tout le monde était d’accord sur ça et il a été la pierre angulaire autour de laquelle on a construit. »

Daniel « Sertuss » Gamani arrivant en fin de contrat, SK a alors vite étudié ses options pour la midlane, où de nombreux joueurs de renom se sont retrouvés sur le marché. « Nous avions une opportunité de nous renforcer à ce poste et Yasin « Nisqy » Dinçer (Belgique, 24 ans) était sur nos radars depuis plusieurs années maintenant. C'est un grand joueur et il a été très en phase avec notre staff lors des entretiens. Il colle à notre style de jeu, il sait prendre ses responsabilités. Une fois que tu as tes deux solo lanes, tu sais à peu près où tu vas aller. La négociation avec Ismaïl « Isma » Boualem (jungler, France, 22 ans) a été rapide, parce qu’il avait une connexion avec Nisqy et que nous voulions un bon environnement d’équipe. »

En botlane, en revanche, l’équipe a préféré jouer le statu quo. « Nous ne voyions pas d’amélioration assez significative pour changer. Thomas « Exakick » Foucou (adc, France, 20 ans) était sous contrat avec nous jusqu’en 2024, donc c’était un pari assez sûr depuis le départ. Il joue avec Mads « Doss » Schwartz (support, Danemark, 24 ans) depuis longtemps, donc ils vont peut-être atteindre un certain plafond à un moment... Mais pour le moment au contraire, nous pensons qu’ils peuvent encore passer un cap. » Avec trois joueurs francophones, SK peut ainsi espérer séduire la communauté tricolore, à un timing plutôt opportun : entre BDS, Vitality et l’arrivée attendue de la Karmine Corp, jamais le LEC n’a autant parlé français.

Nisqy et les chaises musicales

Au cours de cette intersaison, la midlane européenne a donné lieu à un long jeu de chaises musicales. Coup sur coup, les trois vétérans Luka « Perkz » Perkovic, Emil « Larssen » Larsson et Nisqy se sont retrouvés sans contrat, ce qui a suscité l’intérêt de nombreuses équipes. Dont SK, évidemment. « Il y a eu beaucoup de mouvements, de jeux politiques, se remémore Müller. Quand des joueurs de ce calibre sont sur le marché, il devient nerveux. Nous avons eu de longues discussions avec les trois, mais nous avons eu le joueur qui nous convenait le plus in fine. » Au prix d’un long suspense.

Nos notes expliquées

talent : 3/5
En signant Nisqy, ancien MVP du LEC et valeur sûre à son poste, SK s’est sacrément renforcé. Meilleur jungler des ligues régionales l’année passée, Isma a lui le potentiel de s’installer durablement à son poste. SK Gaming semble armé pour basculer dans le haut du tableau... mais la concurrence sera très rude en LEC.

expérience : 3/5
Si la moyenne d’âge de l’effectif est relativement faible, trois des joueurs de cette saison évoluaient déjà ensemble l’an passé. Le leadership de Nisqy, qui a déjà disputé quatre fois les Mondiaux, devrait être également une plus-value précieuse. Toutefois, Isma est un rookie.

envie de voir jouer : 3/5
Avec trois joueurs francophones, SK sera forcément suivi par le public tricolore. D’autant qu’avec ses renforts, l’équipe paraît cette année en mesure de jouer le top 4.