Décidément, Carlos Alcaraz ne joue pas à l'économie sur ce Masters 1000 de Cincinnati. Le n°1 mondial est en finale, mais cela lui aura tout de même pris 10h38' en quatre matches. Car après Jordan Thompson, Tommy Paul et Max Purcell, c'est Hubert Hurkacz qui l'a poussé aux trois sets.
Encore une fois, Alcaraz a eu du mal à rentrer dans le match. S'il était bien présent dans le jeu, régalant régulièrement avec son panache habituel, il avait clairement du mal à lire le service de son adversaire. Sur une surface rapide qui rebondit haut, Hurkacz a fait valoir l'excellence de son engagement (4 aces, 65 % de premières balles et 75 % de points derrière, 5/5 sur les balles de break sauvées). Breaké dès sa première mise en jeu, Alcaraz a sans cesse couru après le score sans pouvoir le rattraper. En pleine confiance, Hurkacz doublait même son break pour boucler le premier set.
Un « Vamos » d'anthologie
Alcaraz, cependant, ne montrait aucun signe de découragement. Il continuait à demander des conseils à son clan et Juan Carlos Ferrero faisait ce qu'il pouvait pour le rassurer. Surtout, on voyait le gamin de Murcie continuer à sourire après chaque beau point (et il y en eut beaucoup), qu'il le gagne ou qu'il le perde. Au sol après un point gagné par Hurkacz, Alcaraz en gardait la banane et les deux hommes se checkaient amicalement, preuve du bon esprit de cette rencontre.
Et puis Alcaraz a fait du Alcaraz. Petit à petit, presque imperceptiblement, il a haussé son niveau de jeu. Il a d'abord su garder la balle plus longtemps dans le court. Alors qu'il servait pour égaliser à 5-5, il devait sauver une balle de match. L'alerte l'avait définitivement réveillé. Il rentrait dans le tie-break comme un taureau malgré un mini-break rapide à remonter. Il prenait les deux services de Hurkacz au meilleur moment et concluait sur son engagement. Un set partout, Alcaraz rugissait un « Vamos » d'anthologie qui a dû être entendu sur les manèges du parc d'attractions voisin.
Alcaraz breake enfin après 10 échecs
Hurkacz pouvait s'en vouloir de ne pas avoir saisi sa chance quand elle se présentait. Car dans le troisième set, c'était lui qui se faisait breaker en premier, Alcaraz convertissant enfin une balle de break après 10 tentatives infructueuses. Il conservait son avantage et l'emmenait jusqu'au bout du set et du match. Il va maintenant disputer une troisième finale en Masters 1000 cette année, après celles remportées à Indian Wells et Madrid. Il fera face à Novak Djokovic, qui a difficilement battu Alexander Zverev dans l'autre demi-finale.