Andrey Rublev a bel et bien fini de traverser son désert personnel. Après avoir enchaîné les contre-performances dans la foulée de sa disqualification à Dubaï, le Russe s'est totalement remis en selle à Madrid. Et pour bien marquer le coup, le n° 8 mondial s'est offert le double tenant du titre Carlos Alcaraz, ce mercredi, en quarts de finale du Masters 1000 espagnol (4-6, 6-3, 6-2). En demies, il affrontera Taylor Fritz ou Francisco Cerundolo.
Dominé dans le premier set malgré une balle de break très tôt obtenue, Rublev a entamé le deuxième en haussant d'un cran son intensité dans l'échange. Il a livré 43 minutes de tennis bluffant, derrière un service percutant (90 % de premières) et une justesse remarquable dans ses attaques (12 coups gagnants, 6 fautes directes). Lui si sujet aux sautes d'humeur en cours de rencontre, ne s'est cette fois pas laissé rattraper par ses démons quand il a eu une petite brouille avec l'arbitre. Il est resté concentré et a égalisé au jeu suivant à une manche partout.
Alcaraz moins percutant en coup droit
Rublev a conservé la même intensité au début de la troisième manche en balançant des retours dans les pieds adverses. Une stratégie payante puisqu'il a réalisé le break d'entrée sur un magnifique revers long de ligne, un schéma qui lui a rapporté quelques points au cours de cette rencontre. Malgré le soutien de la Caja Magica fermée en raison d'une météo capricieuse, Alcaraz n'a pas réussi à renverser la tendance. Pire, il a laissé l'écart grandir en perdant son service une nouvelle fois.
Autant cette victoire est prometteuse pour Rublev, autant Alcaraz se posera quelques questions à la sortie du court. Moins percutant en coup droit, l'Espagnol n'a pas trouvé les ressorts pour hausser son niveau de jeu à partir du moment où le Russe a augmenté sa pression. Il a écouté les conseils distillés par Ferrero, a rugi quelques « Vamos » après des points spectaculaires dont il a le secret, mais rien de suffisant pour répondre à Rublev. Absent à Monte-Carlo et Barcelone pour cause de blessure, il se sera au moins rassuré sur sa capacité à enchaîner et ira sans doute chercher davantage de réponses sur son état de forme à Rome.