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La légende du surf Kelly Slater prend sa retraite sportive

Kelly Slater a été onze fois champion du monde. (B. Ryder/World surf league)
Kelly Slater a été onze fois champion du monde. (B. Ryder/World surf league)

Tête d'affiche du circuit depuis plus de trente ans, Kelly Slater, 52  ans, est sur la fin de sa carrière professionnelle, après son élimination ce mardi en 16es de finale du Margaret River Pro, en Australie.

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Il fallait bien que cela arrive un jour. Ce mardi 16 avril 2024, Kelly Slater a très certainement mis fin à sa carrière sportive 34 ans après l'avoir démarrée. Ce n'est pas une page qui se tourne mais un chapitre, tant la carrière de l'Américain a été immense et d'une longévité exceptionnelle, avec en vrac un premier titre de champion du monde à seulement 20 ans en 1992, 11 couronnes mondiales, 56 victoires sur le circuit pro dont 8 sur sa vague préférée de Pipeline à Hawaii. Des chiffres à donner le tournis.

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Alors qu'il s'est incliné contre - ironie de l'histoire - l'actuel numéro un mondial Griffin Colapinto en 16es de finale du Margaret River Pro (Australie de l'ouest), Kelly Slater savait qu'il ne passerait pas le cut de mi-saison, attendu après l'épreuve de Margaret justement, 5e manche du circuit pro. Sa 32e place au classement après quatre manches l'obligeait à un exploit à Margaret pour finir dans les 22 premiers au général et poursuivre la saison. Mais son élimination ce mardi a sonné comme un coup d'arrêt, synonyme de fin de carrière, sauf improbable coup de théâtre.

« J'ai demandé une wildcard pour les Fidji (en août) donc je vais voir comment ça se passe. (...) Mais oui, c'est comme ça, tout a une fin, a confié l'icône Slater, les yeux rougis et ému aux larmes. Et si vous ne vous adaptez pas, vous ne survivez pas. Ces derniers mois, ma motivation n'a tout simplement pas été là pour vraiment investir à 100 %. »

Le début du reste de sa vie

Le champion a été porté par ses proches à sa sortie de l'eau après son élimination et acclamé par le public. Bientôt père pour la deuxième fois - il a déjà une fille, Taylor, née en 1996 -, il a aussi évoqué au micro de la World Surf League, « le début de quelque chose d'autre, le début du reste de (sa) vie ». « Quand je regarde en arrière, j'ai vu certains de mes amis prendre leur retraite. Là, je peux me sentir concerné. Peut-être qu'ils peuvent comprendre ce que je ressens maintenant. Juste un soulagement.»

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Sa route sur le Championship Tour 2024 s'arrête donc là pour le "King" de la discipline (une wildcard pour Cloudbreak en août ne changera rien à l'histoire), lequel n'a plus le niveau depuis quelques années pour rivaliser avec l'épatante jeune génération. Il n'a d'ailleurs pas réussi à se qualifier pour les JO de Paris, alors qu'il rêvait de finir sa carrière avec ce défi olympique, sur le spot qu'il adore de Teahupoo à Tahiti.

Le natif de Cocoa Beach en Floride pourrait s'engager sur le circuit qualificatif des Challenger Series entre mai et octobre pour tenter de décrocher sa place pour le CT 2025, mais c'est un défi quasiment perdu d'avance et, avouons-le, pas au niveau de sa stature. Et comme les dirigeants de la World Surf League ne peuvent pas lui offrir une wildcard tous les ans - au nez et à la barbe d'autres surfeurs parfois plus méritants et quand bien même ses états de services sont exceptionnels -, l'aventure s'arrête là, à Margaret River donc.

Mais il n'a pas dit son dernier mot. Car Slater est inoxydable. On peut parier sans trop se mouiller qu'il refera parler de lui dans les prochains mois dans au moins une de ses trois étapes favorites : Pipeline, Teahupoo et Fidji. Pour Fidji, la demande a déjà été lancée. La WSL l'invitera sans doute et il ne dira pas non. Fin de l'histoire ? Avec Slater, tout est relatif.

publié le 16 avril 2024 à 10h39 mis à jour le 17 avril 2024 à 11h23
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