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Le coaching presque gagnant de l'UBB face aux Harlequins

Yann Lesgourgues, entré en jeu après la pause, se fait la malle dans la défense des Harlequins. (A. Réau/L'Équipe)
Yann Lesgourgues, entré en jeu après la pause, se fait la malle dans la défense des Harlequins. (A. Réau/L'Équipe)

En effectuant ses changements dès le début de la seconde période face aux Harlequins, Yannick Bru n'a pas été loin de gagner son pari avec une véritable réaction de l'UBB. Pas suffisant toutefois pour rejoindre le dernier carré de la Coupe des champions.

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Menée 12-28 à la pause, handicapée par une entame catastrophique, l'UBB ne s'est pas facilité la tâche lors de son quart de finale de Coupe des champions face aux Harlequins, samedi. Mais l'équipe de Yannick Bru s'est accrochée, est même passée devant au score durant quelques minutes (36-35 entre la 65e et la 72e), pour ne finalement mourir qu'à un petit point (41-42).

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Ce rebond, elle le doit en grande partie à son abnégation, mais aussi au coaching judicieux de son entraîneur. Déçu par la première période de ses joueurs, Bru n'a pas attendu longtemps avant de procéder à plusieurs changements d'importance. Dès le début du second acte, il a fait entrer le demi de mêlée Yann Lesgourgues à la place de l'ouvreur Matéo Garcia, replaçant ainsi Maxime Lucu en 10, et lancé le pilier gauche Ugo Boniface pour soulager Lekso Kaulashvili, dominé en mêlée.

« À la mi-temps, comme tous les staffs, on cherche à impulser quelque chose, a justifié le manager girondin. On est un peu en difficulté avec les pénalités concédées dans le secteur de la mêlée. On sent aussi que Matéo est en perte de confiance. On essaye de réimpulser quelque chose avec un système différent. »

Une meilleure gestion des temps forts

Résultat : le jeu de l'UBB a gagné en consistance. Par sa vitesse d'éjection et sa bonne lecture, Lesgourgues a dynamisé la zone autour des rucks, à l'image de son escarmouche dans les 22 mètres anglais (48e), et Lucu a apporté beaucoup de sérénité dans sa gestion du gros temps fort bordelais, sans se précipiter, alors que les attaquants girondins avaient commis beaucoup de fautes de main en première période.

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Comme dans un hommage à son glorieux homonyme disparu plus tôt dans la semaine, Boniface s'est aussi inscrit avec à-propos dans la ligne offensive de l'UBB, façon pivot. D'une sublime passe dans la chute, il a d'ailleurs lancé Nicolas Depoortere à l'essai (43e). La réaction en mêlée fermée fut toutefois moins importante qu'espérée : avant l'entrée de Boniface et Carlü Sadie à droite (48e), Bordeaux avait concédé trois pénalités dans ce secteur. Elle a encore été sanctionnée deux fois par la suite.

5
L'UBB a procédé à 5 changements dans les dix premières minutes de la seconde période. De leur côté, les Harlequins ont attendu la 51e minute pour effectuer leur premier remplacement.

Les renforts de Bastien Vergnes-Taillefer (50e, à la place de Tevita Tatafu) et Guido Petti (50e, à la place d'Adam Coleman) ont également compté en défense pour endiguer la marche impériale des Harlequins. En première période, l'équipe anglaise avait parcouru près de 400 mètres avec le ballon (396). Un total colossal dû à une défense trop attentiste.

Pas assez d'effets devant

Après la pause, les Quins ont de nouveau trop avancé, porté par leurs facteurs X, mais à un degré moindre (229). Cela s'explique par deux facteurs.

1/ L'UBB a davantage porté le ballon en deuxième période (53 % de possession), parvenant mieux à contrôler le ballon grâce en partie à une charnière excellente gestionnaire.

2/ Les Bordelais ont serré les rangs en défense, s'exposant moins au coeur du terrain face à la vivacité de l'ouvreur Marcus Smith et la puissance du centre André Esterhuizen, quitte à délaisser davantage les couloirs.

Cette stratégie a fonctionné. Mais les Quins, maîtres de la contre-attaque, ont trouvé la solution devant grâce à leurs avants dominants. Et ils ont fait vivre un calvaire au pack girondin sur les ballons portés. Si Will Evans avait inscrit le quatrième essai de son équipe après un maul déjà efficace, juste avant la pause (40e), Alex Dombrandt a mis un sacré coup de frein au momentum bordelais en conclusion d'un groupé pénétrant d'école (57e).

Dommage pour l'UBB et son staff. Car la deuxième période de l'équipe, remportée 29-14, aurait mérité de rentrer dans les manuels de coaching gagnant.

publié le 14 avril 2024 à 11h32
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