Il ne cesse de le répéter : « J'étais stressé, très stressé. » Pour autant, Adam Siao Him Fa (22 ans) a su puiser dans ses ressources pour délivrer un programme court très correct, ce mercredi, en ouverture des Championnats d'Europe à Kaunas (Lituanie). Tendu, il a dû poser les mains sur la glace à la réception de son quadruple lutz. « Mais je suis de suite passé à autre chose », évacue-t-il. Après le triple axel, il a ainsi ajouté un double boucle piqué à son quad boucle piqué pour valider la combinaison. À l'arrivée, avec 94,13 points, il devance le Suisse Lukas Britschgi de près de trois points (91,17 pts) et le surprenant Estonien Aleksandr Selevko (90,05 pts).
Pas la peine de chercher où se situait Kevin Aymoz, 4e Européen et mondial l'an dernier, qui avait déjà connu deux énormes désillusions lors de ses programmes libres de la finale du Grand Prix à Pékin, puis aux Championnats de France à Vaujany. Cette fois, l'indigence de la performance technique et l'impression d'être là sans vouloir l'être l'ont plongé à la 31e place (57,33 pts). Il n'est évidemment pas qualifié pour le libre de vendredi soir, a refusé de s'exprimer. Et cette nouvelle déroute risque de le meurtrir un certain temps.
« J'étais plus excité que stressé »
Luc Economides, 7e du programme court
En revanche, une éclaircie avait traversé la Zalgiris Arena plus tôt dans la soirée, quand un petit Bleu de 24 ans avait réalisé un très joli programme. Luc Economides a même amélioré son record personnel avec 78,59 pts (contre 77,23 en 2022) pour sa première participation européenne et s'invite à la 7e place provisoire. Cornaqué par Florent Amodio, champion d'Europe en 2011, et le multiple champion du monde espagnol Javier Fernandez, il a délivré une prestation solide.
« Avec les deux ensemble (en bord de piste), c'est une émulation, une énergie incroyable. Depuis le début de saison, je me dis que je serai à cet événement, le travail m'en avait convaincu. J'y suis, et c'est un pur plaisir, sourit le jeune homme, qui avoue avoir souffert de dépression pendant deux-trois ans, jusqu'à la fin de la crise du Covid. Je manque pas mal de confiance en moi, mais je me suis préparé beaucoup au niveau mental. Ça m'a permis de construire cet objectif. J'étais plus excité que stressé, il y avait aussi de l'envie. »
Sur cette musique qu'il a choisie, en l'occurrence le Selah de Kanye West - « un génie de la musique », juge-t-il -, cet amoureux de la culture hip-hop en profite pour évacuer son côté « torturé » comme il dit. « La suite serait de mettre des quads. Je le tease depuis quelques années, mais ils sont de plus en plus solides à l'entraînement », positive Luc Economides, prêt à franchir une nouvelle étape.
