Comment abordez-vous ce Grand Chelem de Tbilissi où vous jouez votre sélection pour les JO à Paris ?
Je l'aborde comme toutes les compétitions, même si là, il y a un enjeu particulier : je la prends comme une compétition normale. Prendre plaisir, kiffer, faire abstraction de tout, me concentrer sur moi.
Vu l'enjeu, comment parvenez-vous à faire abstraction ?
Ne penser qu'à moi, ne pas regarder à gauche, à droite. Etre focalisée sur moi.
Comment avez-vous pris le fait que le comité de sélection fédéral vous fasse ressortir en compétition, chacune la vôtre, avec Madeleine Malonga, votre rivale pour l'unique sésame olympique en -78 kg, qui elle sera au Grand Chelem d'Antalya, le 31 mars ?
Si le comité de sélection a pris cette décision c'est son droit, c'est qu'il estime qu'on n'est pas encore départagées. Donc, j'accepte. C'est comme ça. Il y a des règles. Je vais aller jusqu'au bout, ne rien lâcher. Tranquille.
Le comité de sélection a décidé de s'appuyer sur le ranking pour décider l'ordre dans lequel Madeleine Malonga (11e) et vous disputeriez votre compétition. Comment vivez-vous d'être la première (5e au ranking) à combattre ?
Chacun son destin. J'ai mon destin entre mes mains, je vais faire mon maximum pour décrocher une médaille.
Serez-vous tentée de regarder la compétition de Madeleine Malonga, la semaine prochaine ?
Non pas du tout.
Comment avez-vous préparé ce Grand Chelem qui marque votre retour en compétition sept semaines après le Grand Chelem de Paris (7e et battue par Malonga en repêchages, aux pénalités) ?
Après Bercy, j'ai fait une pause, au soleil, histoire de décompresser. Ensuite, avec la Fédération et mon club, le PSG, j'ai mis en place un programme d'entraînement qui s'est bien passé. J'ai fait une semaine à Brétigny-sur-Orge, avec les garçons puis en République tchèque et enfin à l'INSEP pour les derniers réglages et voilà tranquille.
« Il y a six mois, j'aurais été une personne frustrée et énervée »
Qu'avez-vous travaillé en particulier, côté judo, physique ?
J'ai juste travaillé ma tête, mon cerveau. Le relâchement. Gérer la pression et mon envie surtout.
L'envie vous devez l'avoir non ?
(Sourire) Il y a envie et envie : me faire plaisir. C'est comme ça que je réussis le mieux.
Pensez-vous à l'après, quand le verdict de la sélection tombera, lors du comité fédéral du 2 avril ?
Non, je suis concentrée sur la Géorgie, le reste on verra après.
Si sélectionnée pour les JO, savez-vous si vous aurez envie de disputer les Championnats d'Europe (en avril en Croatie), les Mondiaux (à Abu Dhabi en mai) ?
Franchement là, je ne sais pas, on va laisser faire le temps. Step by step. D'abord la Géorgie et après on verra comment ça se passera.
Vu la longévité et la qualité de votre carrière (championne du monde des -78 kg en 2011, vice-championne du monde en 2023), comment vivez-vous de devoir en passer par là pour une nouvelle sélection olympique ?
Il y a six mois, j'aurais été une personne frustrée et énervée mais là je me dis, c'est la vie, c'est comme ça. J'ai pris de la hauteur. Profite à fond et voilà !
Si vous gagnez toutes les deux, que se passera-t-il ?
Franchement, je ne sais pas et je ne veux pas savoir.
Comment vous sentez-vous physiquement ?
Tout va bien, je me suis bien entraînée donc je me sens bien. »