Paula Radcliffe, détentrice du record du monde du marathon depuis 2003, a fait savoir, mercredi, qu'elle était pour un renforcement du règlement concernant les sportifs transgenres. « Pour l'instant, les femmes transgenres ne constituent pas une menace pour le sport féminin. Mais vous seriez naïfs de croire que, en n'établissant pas de règles, cela ne pourrait revenir au même point à l'avenir », a-t-elle déclaré à la BBC.
Il faut savoir que selon le règlement du Comité international olympique (CIO), les athlètes transgenres femmes devraient être autorisées à concourir sans avoir recours à une opération. Elles devront cependant démontrer que leur taux de testostérone est inférieur au niveau fixé par le CIO durant au moins une année. Et c'est précisément ce qui inquiète Radcliffe (45 ans). « Les gens vont manipuler le sujet s'il y a une possibilité de faire de l'argent et gagner des médailles. On a vu jusqu'où les gens pouvaient aller, jusqu'où la Russie était allée pour tricher. »
Un règlement plus fort pour calmer les esprits
Mais si Radcliffe se montre aussi véhémente, ce n'est pas uniquement pour une question d'équité sportive. Elle tient tout autant à protéger les droits du sport féminin que ceux des femmes transgenres. « Pas besoin de parler d'exclusion des femmes transgenres du sport, a-t-elle expliqué. Je ne suis pas une experte, mais j'essaye de sauvegarder l'avenir du sport féminin. »
Le fond de son raisonnement reste de clarifier la situation et de faire en sorte que plus personne ne puisse parler de tricherie lorsqu'une athlète transgenre s'alignera au départ d'une compétition féminine. Pour rappel, Martina Navratilova (ancienne n°1 mondiale de tennis) s'était opposée fermement à cette ouverture du sport féminin, qualifiant de « tricherie et injustice » la participation des transgenres aux compétitions féminines avant de s'excuser.