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Just Kwaou-Mathey : « Je veux une médaille aux Mondiaux »

Just Kwaou-Mathey est attendu sur le 110 m haies de Lausanne vendredi. (S. Boué/L'Équipe)
Just Kwaou-Mathey est attendu sur le 110 m haies de Lausanne vendredi. (S. Boué/L'Équipe)

Médaillé de bronze européen l'été dernier, Just Kwaou-Mathey, auteur de 13''09 le 9 juin sur 110 m haies, se verrait bien monter cette fois sur un podium mondial. Il sera en lice vendredi à Lausanne en Ligue de diamant.

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« Que pensez-vous de votre début de saison avec ce record personnel porté à 13''09 le 9 juin à Charléty ?
Ce qui est marrant, c'est que je fais mon meilleur début de saison sans gagner une course ! Il y a eu des bonnes places en Ligue de diamant, mais aucune victoire ! Je suis en bonne position pour me qualifier pour les finales à Eugene en septembre. On espère que ça va continuer. Après Charléty, on est reparti (avec son coach Fabien Lambolez) sur une phase de travail, on reprend tranquillement la compétition pour être « chaud » aux Championnats de France (fin juillet à Albi) puis aux Mondiaux (19-27 août à Budapest).

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Le chrono de Charléty vous a-t-il surpris ?
Oui, car c'est arrivé tôt dans la saison, mais j'avais quand même le but de faire ce genre de chrono car je veux faire une médaille aux Mondiaux et c'est avec ces chronos qu'on peut le faire. Entre une médaille européenne et une médaille mondiale, il y a quand même un sacré écart. La course de Charléty, c'était digne d'une finale des Mondiaux je pense, voire plus dense que la dernière à Eugene.

« J'essaie parfois de copier certains styles, j'aime bien Dayron Robles, Liu Xiang, Garfield Darien. »

Avec votre expérience des Mondiaux 2022 (éliminé au temps en demi-finales) et des Championnats d'Europe quelques semaines plus tard à Munich (3e), avez-vous moins de stress avant une grande course ?
On est toujours tendu mais à Eugene, en demi-finales, il y a eu un déblocage et une envie de revanche sur la suite de la saison. Je me suis retrouvé dans une folle série, avec des sacrés clients. Mentalement, j'ai vu que je pouvais courir avec les meilleurs mondiaux.

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Votre billet pour les Mondiaux n'est pas tout à fait certain malgré les minima assurés puisqu'il faudra être performant aux Championnats de France. Êtes-vous inquiet ?
Pas vraiment. C'est le jeu, aux États-Unis aussi il faut être prêt au bon moment, il n'y a pas le choix. Je ne vais pas esquiver les France, mon chrono est un peu « lointain » maintenant mais j'espère que ça va bien se passer. Je vais essayer de gagner, comme ça, je serai sûr d'y aller, aux Mondiaux !

Avez-vous travaillé un secteur particulier du 110 m haies ces dernières semaines ou mois ?
Pas spécifiquement, mais mes départs se sont beaucoup améliorés depuis cet hiver. Je dois aussi progresser sur l'enchaînement première-deuxième haie pour conserver une bonne vitesse. Mais je ne fais pas de l'athlé depuis tellement longtemps, donc je dois bosser tous les secteurs. J'ai amélioré la gestion de mes bras, auparavant je me battais beaucoup avec le haut du corps. Je peux aussi améliorer ma jambe d'attaque, ma jambe de retour, ma souplesse de hanche.

Votre coach dit que vous passez beaucoup de temps devant des vidéos de 110 m haies, c'est vrai ?
J'aime bien regarder d'anciennes courses, connaître le record de chaque meeting, qui a couru vite ici ou là. J'essaie parfois de copier certains styles, j'aime bien Dayron Robles, Liu Xiang, Garfield Darien. J'ai une playlist d'une centaine de courses, et j'enchaîne, pour le plaisir (rires) ! J'aime beaucoup notamment une demi-finale des JO 2012.

« Je parle beaucoup avec Sasha Zhoya, il n'y a aucune rivalité entre nous. »

Votre gabarit est plutôt fin et longiligne pour la discipline, vous vous êtes d'ailleurs auto-surnommé « La Finesse ». Vous voulez le conserver ce gabarit ?
Ça fait cinq ans que je m'entraîne à Poitiers, je suis passé de 69 à 65-76 kg, j'ai pris en faisant de la muscu mais il n'est pas prévu que je prenne beaucoup de masse encore. J'aimerais garder cet aspect félin qui m'aide notamment sur les fins de course.

Vous êtes moins médiatisé qu'un Pascal Martinot-Lagarde, Wilhem Belocian ou Sasha Zhoya, vous vous entraînez à Poitiers... Ça vous plaît d'être un peu préservé ?
J'aime trop ! En compétition, c'est pas qu'on me calcule moins, mais je suis en retrait. Sasha a fait des choses incroyables en jeunes (record du monde juniors notamment), il prend beaucoup de lumière ; Pascal est médaillé en grand championnat... C'est une position que j'aime bien, mais si ça change, ça ne me dérangera pas !

Que pensez-vous de la progression de Zhoya, perturbée depuis qu'il est en seniors ?
Je parle beaucoup avec lui, il n'y a aucune rivalité entre nous. L'an passé, il a quand même fait 13''17 pour sa première saison en seniors, il faut lui laisser le temps. Chacun mène son projet comme il l'entend. Ça va venir tranquillement, s'il veut vraiment devenir athlète professionnel. Le veut-il vraiment ? C'est la vraie question. Quand il a fait 13''17, ça m'a vraiment poussé. »

publié le 29 juin 2023 à 17h06 mis à jour le 29 juin 2023 à 17h07
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