Il a un peu tout pour lui, Matteo Berrettini. Un sourire de tombeur, un gabarit à rendre jaloux un trois-quarts centre de rugby (1,96 m et 90 kg) et surtout un tennis hyper enthousiasmant. Dans ce huitième de finale de l'US Open, le Russe Andrey Rublev (21 ans, 43e) souffrait de la comparaison. Et alors que l'Italien (25 ans, 23e) vivait un rêve éveillé, Rublev sombrait en plein cauchemar.
Alors qu'il s'était fait marcher dessus durant les 24 minutes du premier set et qu'il avait déjà lâché un break dans le deuxième, il se tournait vers son camp pour signifier son impuissance. Ses gestes auraient pu être traduits de la sorte : « J'ai la balle dans la raquette, mais je n'arrive pas à la contrôler. » De fait, le Russe semblait avoir le plus grand mal à lire le coup droit de son adversaire. Et ce dernier le mettait au supplice avec son revers slicé. Cela faisait beaucoup.
Il s'est crispé au moment de conclure
Pour essayer de se remettre dans le sens de la marche, Rublev tentait de frapper le plus fort possible. Peine perdu face au bestiau italien qui renvoyait tout encore plus vite que ce n'était parti. Et qui osait surtout mettre de la variation dans son jeu en ajoutant à la force pure des amorties bien senties et ce fameux slice qui martyrisait le petit jeu de jambes de son adversaire.
Il n'y a qu'en toute fin de rencontre, alors qu'il servait justement pour le match, que l'armure du gladiateur s'est fendue. Un peu trop de nervosité à l'approche de ce premier quart de finale en Grand Chelem (après un huitième à Wimbledon perdu face à Roger Federer). Rublev a encore forcé (et cette fois c'est resté dans le court) et Berrettini a un peu plus donné. Break effacé par Rublev, il allait falloir en passer par le tie-break. Une simple formalité pour un Berrettini qui avait retrouvé à la fois puissance et audace. En quarts de finale, il sera opposé à Gaël Monfils ou Pablo Andujar.