Elina Svitolina, une nouvelle dimension
Elina Svitolina (24 ans, 5e) le reconnaît elle-même, elle a pris son temps. Elle ne s'est pas immédiatement installée dans le haut de la hiérarchie mondiale, avançant à son rythme. Mais cette année, tout va un peu plus vite. Et c'est surtout lorsque les courts en dur refont leur apparition sur le circuit que l'Ukrainienne retrouve le sourire. Comme si la vitesse accrue des échanges correspondait à sa nouvelle envie d'accélérer le rythme de sa carrière.
Si Svitolina n'a guère eu de résultats marquants lors de la période dévolue à la terre battue, elle avait commencé l'année avec un quart à l'Open d'Australie et des demies à Dubaï et Doha. Sa demi-finale à Wimbledon semble avoir agi comme un déclic. Désormais, Svitolina croit en ses chances. Elle n'a pas dépassé les quarts de finale lors de la tournée US, mais dans la mesure où elle a été stoppée deux fois par Sofia Kenin et que l'Américaine n'est plus depuis dans le tableau, elle peut y voir un bon présage. D'autant que si Serena Williams mène dans leurs face-à-face (4-1), Svitolina a remporté leur dernier affrontement, lors des JO de Rio.
La phrase : « J'ai été un peu lente au début de ma carrière. Lente mais constante. Je veux dire qu'il y a eu beaucoup de matches accrochés dans les troisièmes tours ou les quarts de finale et je les perdais souvent. Maintenant, je commence à les gagner »
Serena Williams, toujours en quête
Malgré ses trois échecs sévères en finale de Wimbledon 2018 (contre Angelique Kerber), de l'US Open 2018 (face à Naomi Osaka) et de Wimbledon 2019 (contre Simona Halep), Serena Williams ne baisse pas les bras (pas le genre de la maison) : elle chasse encore et toujours le record en Grand Chelem de Margaret Court (24 couronnes, l'Américaine en compte 23). Il y a quelques années, personne n'aurait hésité une seconde avant de lui accoler le titre de grande favorite du tournoi - a fortiori lorsqu'on atteint le stade des demi-finales.
Mais Serena Williams (38 ans dans trois semaines) n'est plus omnipotente. Surtout, son emprise psychologique sur ses rivales a diminué et elle n'inspire plus systématiquement la peur. Durant la quinzaine new-yorkaise, elle n'a pourtant cédé qu'un set (à la wild card Catherine McNally) et elle vient de coller une rouste mémorable à Qiang Wang en quart de finale (6-1, 6-0, en 44 minutes !). Pour SW, la clé du succès reste probablement la qualité de son service et son pourcentage de premières balles. Quand elle gagne aisément son engagement, elle peut prendre beaucoup de risques en retour et (re)devient extrêmement dangereuse. Dans le cas contraire, la qualité de déplacement de ses jeunes rivales lui pose de vrais problèmes.
La phrase : « À ce stade de ma carrière, je suis prête à faire face à n'importe quelle situation »
Bianca Andreescu, pied au plancher
Depuis son intronisation parmi les grandes, après son triomphe inattendu au tournoi d'Indian Wells, Bianca Andreescu a peu joué. La faute à une lourde blessure à l'épaule droite, qui l'a notamment contrainte au forfait au deuxième tour de Roland-Garros et pour toute la saison sur gazon. Mais, lorsque la jeune Canadienne (19 ans) est apte, bonjour l'ouragan ! (voir chiffre).
Dotée d'un « mental de guerrière » (dixit son coach Sylvain Bruneau), elle possède sans doute la panoplie la plus large du tennis féminin. Gros service, grosses frappes en fond de court, mais aussi slice et amorties : son jeu tranche avec les standards du tennis féminin, où la puissance et la vitesse de balle font systématiquement office de plan de jeu.
Pour son premier grand tableau à l'US Open, elle a été deux fois contrainte à disputer un troisième set, par Taylor Townsend, puis par Elise Mertens. Elle les a remportés haut la main. Son choc face à Belinda Bencic devrait être un régal pour les amateurs de tennis complet et intelligent.
La phrase : « Je me suis beaucoup battue pour en arriver là. Je pense que je le mérite. Et j'espère que j'irai au bout. »
Belinda Bencic, retour vers le passé
Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts entre le premier quart de finale en Grand Chelem de Belinda Bencic et le deuxième (voir chiffre ci-dessous). La faute, en grande partie, à de graves blessures, qui ont freiné sa progression. En 2016, c'est le poignet gauche qui lui empoisonne la vie et la carrière. En 2017, c'est l'épaule droite qui la contraint à passer sur le billard.
Son véritable revival date de février 2019. À Dubaï, sur la route de son cinquième titre, la Suissesse signe une extraordinaire feuille de route, en éliminant successivement Aryna Sabalenka (9e mondiale), Simona Halep (2e), Elina Svitolina (6e) et Petra Kvitova (4e). À l'US Open, sa force mentale et son remarquable sens tactique lui ont permis de devenir la première joueuse helvète à rallier les demies depuis Martina Hingis, en 2001.
Au troisième tour, elle a bénéficié du forfait d'Anett Kontaveit mais son formidable succès sur Naomi Osaka (tenante du titre et tête de série 1) ne doit rien à personne. Il y a trois ans et demi, Bencic intégrait pour la première fois le top 10. Elle n'est aujourd'hui que 12e mondiale mais nul doute qu'elle est beaucoup plus forte qu'à l'époque.
La phrase : « Il n'y a rien de plus fort que le sentiment qui vous étreint après avoir remporté une balle de match »