Bien sûr, il y a eu du déchet, des coups manqués, des coups de bluff aussi. Quatre-vingt-quatorze fautes directes cumulées, du petit bras aussi, du côté de la Néerlandaise notamment, insatiable relanceuse, incroyable défenseuse dans cette demi-finale.
Mais voilà, par sa dramatique, ses relances incessantes, son scénario renversant et son suspense collant, ce match se devait d'aller au bout du bout. Et si, c'est finalement Ashleigh Barty qui s'en est sortie, ce n'est pas non plus totalement illogique. Car l'Australienne a souvent fait le jeu, donné le tempo. Et l'on a même cru qu'elle allait voler vers un succès aisé, tant le premier set fut confortable pour elle, derrière un début de match sans souci ponctué d'un break d'entrée et de douze des quatorze premiers points disputés en sa faveur ! Ça faisait 3-0, puis 6-3 bientôt et ça allait vite.
Mais Kiki Bertens allait se rebiffer, mordre un peu plus d'entrée de deuxième manche. Victorieuse à Madrid en tombant Kvitova, Stephens et Halep en suivant, la Néerlandaise, 8e mondiale, n'a pas peur des cadors. Plus puncheuse en retour, plus « vicieuse » avec son slice de revers mi-court, elle poussait Barty à la faute et empochait la mise.
Le troisième set allait être une partie de manivelles incroyable. Bertens breakait à chaque fois la première, mais Barty ne flanchait pas et répondait. Jusqu'à ce tie-break étouffant, où les deux joueuses laissèrent passer une balle de match chacune (à 6-5 pour Barty, à 6-7 pour Bertens). Jusqu'à ce retour trop long de la Néerlandaise, après 2 h 19 de combat.
Barty disputera donc sa cinquième finale de l'année. Elle a gagné les trois dernières qu'elle a jouées et n'a plus perdu à ce stade depuis sa défaite à Sydney face à Petra Kvitova le 12 janvier dernier.