LES TOPS
Rafael Nadal (n°2)*, le cador
Il avait un boulevard jusqu'à la finale et le Majorquin n'a pas déçu. Un seul set lâché face à Marin Cilic avant d'arriver au dernier match et une impression de puissance renouvelée. Nadal n'est plus qu'à un Grand Chelem de Roger Federer et il est le seul cador à avoir assumé son statut dans cet US Open. Une nouvelle preuve que, quand le corps tient, il maîtrise aussi le jeu sur dur. En finale, face à un Daniil Medvedev qui l'a poussé dans ses retranchements, l'Espagnol a montré une nouvelle fois qu'il était un monstre du tennis. Il aura plané sur cet US Open conclu par une finale exceptionnelle de 4h51.
Daniil Medvedev (n°5), le tsar américain
Son été américain a été magnifique. Certes, il bute une nouvelle fois en finale sur Rafael Nadal (qui l'avait déjà battu à Montréal), mais il a confirmé que son niveau de tennis va poser pas mal de problèmes à ses adversaires dans un très proche avenir. Outre un physique étonnant, il a aussi fait montre d'une belle force de caractère dans des débuts de match difficiles (Wawrinka, Dimitrov) et face à un public américain qui l'avait pris en grippe. Déjà un grand. En finale, il a failli déjouer tous les scénarios en poussant Nadal à un cinquième set exceptionnel.
Bianca Andreescu (n°15), la pépite canadienne
À 19 ans, et pour sa première apparition dans le tableau final de l'US Open, Bianca Andreescu s'est offert un premier titre du Grand Chelem (le premier également pour le Canada). Et dire qu'il y a un an elle n'était pas sortie des qualifications. Après ses titres à Indian Wells et Toronto, elle vient boucler à New York de la plus belle façon une saison formidable. Son titre lui offre son meilleur classement (5e) et ce n'est que justice tant son tennis (elle semble savoir tout faire) est un régal. En finale, Serena Williams n'a pu rivaliser que grâce à son orgueil de guerrière. Mais la Canadienne, face à une foule hostile, a également prouvé qu'il faudrait l'attendre sur le plan du mental.
Matteo Berrettini (n°25), la surprise italienne
C'était la surprise de cet US Open. Le 25e joueur mondial (au début de l'épreuve) n'était sûrement pas attendu à pareille fête (demi-finaliste avec balle de premier set face à Rafael Nadal). Mais il a su tracer sa route dans le tableau à coups de services gagnants et de coups droits puissants. Mais son physique de gladiateur (1,96 m, 96 kg) ne le limite pas à ce jeu-là. Son slice de revers et ses enchaînements amortie-lob ont notamment fait dégoupiller Andrey Rublev. Forcément, l'Italien sera bien plus attendu lors de ses prochaines sorties, mais à 23 ans il a tout pour s'imposer dans le gotha du tennis.
Belinda Bencic (n°12), la Suissesse ponctuelle
Cette fois, on peut penser que la Suissesse est vraiment de retour après cette opération de l'épaule en 2017 qui l'avait fait sortir du top 100. Le retour a été difficile et long, mais le travail a porté ses fruits cette saison avec une demi-finale à l'US Open qui est à ce jour son meilleur résultat en Grand Chelem. Si sa défaite face à Andreescu était source de frustration, Bencic s'est tout de même offert Naomi Osaka, alors n°1 mondiale et tenante du titre, en huitièmes. Désormais 10e mondiale, Bencic (22 ans) peut envisager un véritable deuxième départ dans sa carrière.
LES FLOPS
Alexander Zverev (n°6), la déception permanente
Son US Open aura été comme le reste de sa saison, sans saveur particulière. Embarqué dans des matches en cinq sets sur ses deux premiers tours, il n'a pas su s'économiser. Loin d'être l'épouvantail annoncé en fin de saison dernière lorsqu'il remportait le Masters, Zverev a une nouvelle fois déçu en Grand Chelem. Lâché par son service et abonné aux fautes directes, il a sombré face à Schwartzman en huitièmes de finale.
Stefanos Tsitsipas (n°8), le naufrage grec
Le Grec avait la tête ailleurs durant cet US Open. Tête de série n°8, il a coulé dès le premier tour sous les coups de boutoir de Rublev. Pourtant, Stefanos Tsitsipas au tennis offensif et intelligent aurait dû trouver sur les courts de l'US Open un beau terrain d'expression. Mais on le sent usé mentalement. La fraîcheur du début de saison s'est envolée. Il devra la retrouver s'il veut redevenir le leader enthousiasmant de cette Next Gen qui tarde au démarrage.
Naomi Osaka (n°1), la reine déchue
Elle a tout perdu en huitièmes de finale face à Belinda Bencic : son titre et sa place de n°1 mondiale. Espérons que cela enlèvera un peu de cette pression qui lui pèse tant depuis le début de la saison. La Japonaise avait confié plus tôt dans l'été avoir eu du mal à retrouver une joie de jouer qui s'était envolée avec son nouveau statut. Depuis, elle tente de positiver sans trop convaincre, comme dans cet US Open.
Novak Djokovic (n°1) et Roger Federer (n°3), les étoiles grippées
Le Serbe a vécu un tournoi sous pression (prise de bec avec des spectateurs) alors que le Suisse s'est souvent montré laborieux dans ses entames. Surtout, tous les deux n'ont pas été au rendez-vous sur le plan physique (épaule gauche pour Djokovic et cou pour Federer), impardonnable à leur niveau. Djokovic a dû abandonner face à Wawrinka et Federer était trop diminué pour empêcher Dimitrov de l'emporter. Le choc tant attendu en demi-finale n'aura été qu'un doux rêve estival.
Le tennis français fait grise mine
Gaël Monfils aura été parfait dans le rôle de l'arbre qui cache la forêt. Et encore, il aurait dû défier Nadal à la place de Berrettini, mais c'est une autre histoire et son quart de finale sera la seule satisfaction tricolore de cet US Open. Pour le reste, Caroline Garcia a flanché d'entrée en confirmant une fois de plus les difficultés qui sont les siennes depuis deux saisons maintenant. Kristina Mladenovic n'a pu confirmer son intelligente victoire sur premier tour face à Angelique Kerber. Benoît Paire a quitté Flushing Meadows par la petite porte alors qu'un troisième tour lui tendait les bras, Lucas Pouille a sombré dans un gouffre de fautes directes au deuxième tour... Un seul garçon (Gaël Monfils) et une seule fille (Fiona Ferro) au troisième tour, c'est peu. Trop peu.
* (Les classements sont ceux pris en compte au début de l'US Open)