« Aviez-vous imaginé un été aussi dingue ?
À ce niveau-là de réussite, clairement, non. Je me revois deux ans en arrière, ici même, où j'ai vraiment commencé avec lui à créer, à construire une route, une structure de jeu, quelque chose de profond et je vois le chemin accompli aujourd'hui. Non, on ne pouvait pas se l'imaginer, mais c'était aussi parce que l'on ne savait pas quel était le potentiel intrinsèque du joueur.
Outre la connexion tennis entre vous, on a le sentiment qu'il y a plus que cela. C'est quoi le succès de votre association ?
Ce qui est extraordinaire avec Daniil, c'est qu'il réagit très vite aux choses justes. C'est-à-dire que si on touche un truc qui a du sens pour lui, tout de suite il va y avoir un effet. C'est aussi bien dans sa préparation, dans l'entraînement, que dans le travail physique. En match, c'est pareil. Quand j'ai des mots avec lui pendant une partie, que j'essaie de lui apporter un élément, je vois s'il y a effet immédiat ou pas. C'est assez phénoménal. Je ne sais pas si c'est Daniil qui est constitué comme ça ou parce qu'il est dans une période où tout se transforme en or, mais c'est assez dingue.
« Il y a des paliers d'où, normalement, on ne descend plus »
Le jeu et la personnalité de Daniil Medvedev paraissent aussi en pleine harmonie depuis cet été. Comme s'il avait trouvé sa voie et son jeu ?
Ce que l'on voit en ce moment, c'est du Daniil Medvedev, c'est son identité. C'est ce qui fait sa force, sa différence, son charme aussi. Il est dans une dynamique où tout s'assemble et réagit bien. Dans son jeu et dans ce qu'il est en train de vivre, il a stabilisé quelque chose. Il a atteint un palier. Donc, même s'il y a des cycles moins bons, il y a des paliers d'où, normalement, on ne descend plus. D'autant plus avec son style de jeu. Il a une arme, le service, qui rapporte des points gratuits, un jeu de fond solide, il a renforcé son jeu offensif en étant de plus en plus capable de gagner des points au filet et il est bon en retour, même s'il y a des choses à améliorer de ce côté-là. On se rend compte que dans au moins quatre secteurs du jeu, il est fort, il est complet. Est-ce que ce sera tout le temps comme ça ? J'ai envie de dire oui (sourire) ! Mais la vie est faite de cycles. Après, Federer, Djoko, Nadal, Murray, ça fait vingt ans qu'ils gagnent. Donc oui, c'est possible que ça continue. »