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Le jean parfait est-il japonais ?

Jeans de la marque nippone Momotaro (Courtesy of Momotaro)
Jeans de la marque nippone Momotaro (Courtesy of Momotaro)

Reconnus pour leur savoir-faire en matière de denim, les Japonais ont réussi à imposer leur toile selvedge de très haute qualité dans le monde entier et inspirent de plus en plus de marques.

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Il faut compter environ 300 euros pour s'offrir un jean brut de la marque nippone Momotaro, soit environ trois fois le prix d'un modèle de son concurrent américain Levi's. À ce coup porté au porte-monnaie, une explication : le produit est taillé dans une toile « selvedge » japonaise qui offre une finition uniforme garantissant que le pantalon ne s'effilochera pas. Ce n'est pas tout : à noter également qu'il s'agit là de la fibre la plus robuste et la plus noble au monde - en matière de denim - et que cette dernière s'exprime dans un bleu indigo profond. Bref, traduisez qu'un jean Momotaro est un intemporel - au sens propre comme au figuré - qui peut se transmettre de génération en génération.

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Toile selvedge de la marque nippone Momotaro. ((Courtesy of Momotaro))
Toile selvedge de la marque nippone Momotaro. ((Courtesy of Momotaro))

Née en 2005 à Kojima - berceau du denim japonais -, la marque s'est construite sur le slogan « Fait à la main. Sans compromis », qui rend tout à fait hommage à l'engagement porté par les créateurs de la marque et à la qualité de leurs produits, et même plus largement au processus de fabrication de la toile de denim japonaise. En 2016, un documentaire de Devin Leisher baptisé Weaving Shibusa revenait justement sur l'histoire d'amour qui unit l'archipel et la toile mythique depuis les années 1970. On y apprenait que le denim japonais suit des règles de fabrication et de tissage ancestrales, notamment lors de l'opération de coloration du coton à la main.

Tissage de la toile qui sert à la fabrication des jeans Momotaro, à l'usine éponyme de Kojima au Japon. (Chris McGrath/Getty images/AFP)
Tissage de la toile qui sert à la fabrication des jeans Momotaro, à l'usine éponyme de Kojima au Japon. (Chris McGrath/Getty images/AFP)

Autant de gages de qualité et de savoir-faire qui ont séduit des marques de prêt-à-porter à la renommée internationale venues se fournir au pays du Soleil-Levant pour proposer à leur clientèle le meilleur en matière de denim. En tête, A.P.C. - qui s'est lancé dans le denim japonais dès 1987 -, Acne, Lemaire, Uniqlo, Valentino ou Berluti. Le tissu indigo japonais tient la dragée haute à ses concurrents français ou américains. Par exemple, Uniqlo propose actuellement un jean selvedge pour homme fabriqué en collaboration avec Kaihara, un fabricant de toile japonais, producteur de denim réputé, qui crée une matière d'excellence grâce aux principes de fabrication transmis au fil des traditions et de l'histoire.

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Chez A.P.C., la matière évolue : depuis la saison dernière, la marque a introduit le « denim papier ». Composée de 71 % de coton et de 29 % de fil de papier japonais, la toile, ultra légère, offre un touché papier. En somme, un drôle de destin pour la toile denim qui a vu le jour à Nîmes - d'où elle tire son nom, « de Nîmes » -, devenue glamour et légendaire outre-Atlantique, aujourd'hui en voie de premiumisation au Japon.

Le denim nippon gage de haute qualité séduit de plus en plus de marques, comme APC, avec cette veste en denim papier.  (Courtesy of APC)
Le denim nippon gage de haute qualité séduit de plus en plus de marques, comme APC, avec cette veste en denim papier. (Courtesy of APC)
publié le 23 septembre 2019 à 16h22 mis à jour le 21 novembre 2019 à 14h30
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