Le point commun entre la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros en 1983 et le sacre de l'Argentine au Mondial de foot en 1986 ? Un coq brodé sur la poitrine. La marque française Le Coq Sportif s'est faite une place parmi les équipementiers iconiques du sport dans les années 70 et 80 en équipant le monde du football, du rugby, du tennis ou encore du cyclisme.
Aujourd'hui, le Coq est reparti à la conquête du sport pro et de son riche passé, après avoir été racheté par Marc-Henri Beausire (l'actuel directeur général) et Robert Louis-Dreyfus en 2005 via une société d'investissement suisse Airesis. Après être redevenu le fournisseur officiel du Tour de France en 2012, Le Coq Sportif a retrouvé un de ses alliés historiques en Ligue 1 en 2015, l'AS Saint-Etienne.
La marque, créée en 1882, a signé un grand coup en 2018 en redevenant l'équipementier du XV de France et du rugby à 7 de 2018 à 2024, succédant ainsi à Adidas, pour 3,7 millions d'euros par an. Le Coq retrouve donc le XV après l'avoir équipé de 1977 à 1986.
Une production made in France, du tissage à l'assemblage
Un retour dans le sport professionnel qui a aussi accompagné une relocalisation d'une importante partie de la production des collections en France. La marque a relancé l'usine historique du Coq à Romilly-sur-Seine (Aube) en 2010 où sont créés les collections spéciales, les maillots du XV de France, donc, ou encore ceux de l'AS Saint-Etienne. Une centaine de personnes y travaille aujourd'hui.
Depuis 2013, Le Coq collabore de près avec deux usines basées à Troyes, Aube Tricotage et France Teinture. L'une crée les grands rouleaux de tissus (avec du coton importé d'Egypte), l'autre les teint.
Les deux entreprises ont d'ailleurs connu un regain d'activités grâce à cette collaboration, ce qui a entraîné de nouvelles embauches et de nouveaux investissements de pointe. « Un grande bouffée d'oxygène » selon le directeur de d'Aube Tricotage Yves Hérard.
Seul l'assemblage des collections grand public est aujourd'hui réalisé au Maroc. Comme les maillots replica du XV de France.
De nombreux prototypes pour le maillot du XV de France
Le jersey des Bleus a été un challenge pour les ouvriers des deux entreprises, peu habitués aux spécificités des tenues sportives. Avant de trouver une matière résistante aux impacts, « 30 à 40 prototypes ont été nécessaires », selon Anne-Marie Parent, prototypiste. « Nous avons effectué de nombreux tests de déchirure, l'objectif était de renforcer les coutures et la matière ».
Résultat : le maillot présente un tissu technique « double face », fait en polyester et en coton, résistant et demandant une technologie spécifique.
Idem pour la couleur, le vice-président de la FFR Serge Simon et son équipe avaient une idée bien précise de la fameuse couleur bleu. « Nous avons fait trois essais de couleur avant de trouver la bonne formule », explique Nicola Tinelli, le directeur de France Teinture.
8 semaines nécessaires pour créer un maillot de A à Z
Du tissage du maillot, à la teinture, jusqu'à l'assemblage, huit semaines sont nécessaires pour élaborer un maillot. Ce dernier, en vente depuis le mois de juillet, a déjà connu « un fort succès dans les rayons » selon la marque.
Quid de son prix ?
Le maillot replica du XV de France, fabriqué au Maroc, vous coûtera 95 € tandis que le prix du maillot authentique made in France grimpe à 149 €.
Le maillot replica des Bleus est le plus cher de ce tournoi des Six Nations. Si ceux du XV de la rose et du XV irlandais sont affichés à 89 €, la tunique du Pays de Galles coûte 85 €. Les jerseys les moins chers sont ceux de l'Ecosse et de l'Italie, tous deux équipés par Macron (79 €).