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Fidéliser les arrivants de la Coupe du Monde, la nouvelle mission du rugby français

Stades et clubs veulent faire perdurer l'engouement d'après Coupe du Monde. (B. Paquot/L'Équipe)
Stades et clubs veulent faire perdurer l'engouement d'après Coupe du Monde. (B. Paquot/L'Équipe)

La légère hausse de licenciés d'après-Mondial doit maintenant être entretenue par les clubs. Un gros enjeu.

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Au RC Versailles (niveau 6), 600 licenciés, les joueurs s'entraînent désormais sur des appareils de musculation dernier cri, ceux de l'équipe de Galles, basée dans ce petit club des Yvelines pendant la Coupe du monde. « Les équipements utilisés pendant la compétition, bureaux, ordinateurs et aussi le matériel sportif mis à disposition des équipes, ont été redistribués dans les clubs, pour un montant de deux millions d'euros », explique Jacques Rivoal, ex-directeur de France 2023. Car si la Fédération française de rugby a constaté une hausse de ses licenciés - « pas aussi haute qu'annoncée, souligne Sylvain Deroeux, secrétaire général de la FFR, puisqu'on est autour de 13 % (11,5 % de garçons, 20 % de filles) au lieu des 30 % espérés » -, il va falloir les fidéliser.

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En 2007, quand la France avait déjà organisé le Mondial, les 20 % de nouveaux pratiquants enregistrés s'étaient évaporés dès l'année suivante. « Accueillir un événement ne fait pas automatique-ment gagner des licenciés, estime Éric Barget, chercheur et co-auteur de l'Impact économique des grands événements sportifs. Il faut être proactif. En 2007, la FFR n'était pas préparée à garder les jeunes recrues. »

L'enjeu des structures dans les petits clubs

Cette fois, la Fédération a anticipé, déployant à partir de 2018 deux cents conseillers techniques pour former 30 % d'éducateurs en plus. Le projet Campus 2023, déployé parallèlement à la Coupe du monde, a permis de former 1 400 apprentis, dont 1 100 dans les filières sport. « Aujourd'hui, 38 % d'entre eux sont embauchés dans des structures sportives, la moitié dans le rugby, note Rivoal. Et dans le cadre d'un accord avec l'ANS (Agence nationale du sport), cinq millions d'euros vont être investis dans des équipements dédiés au rugby. »

« En 2007, il manquait des vestiaires, se souvient Thierry Tonnelier, président de la Ligue Auvergne - Rhône-Alpes. Et les filles qui s'inscrivaient devaient parfois faire deux heures de route pour trouver une équipe. » Ce déficit de structures dans les petits territoires est « encore un enjeu », estime Rodolphe Chaput, entraîneur des moins de 10 ans à l'école de rugby de Clermont, qui a accueilli 45 nouveaux licenciés en septembre, sur un total de 130. « Pour un gros club comme le nôtre, ce n'est pas un problème mais la mission des alternants de Campus 2023 d'aider à la structuration des petits clubs était essentielle. »

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Car l'effet Mondial n'a eu qu'un temps. Les gamins qui arrivaient surexcités en tenue de l'équipe de France en septembre ont marqué le pas dès la mi-octobre, après l'élimination. « Le supportérisme était très orienté vers les Bleus, conclut Chaput, cela s'est très vite calmé. On ne fidélisera qu'en travaillant sur le long terme. »

publié le 3 février 2024 à 07h20 mis à jour le 3 février 2024 à 07h20
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