À un peu plus de 200 kilomètres au sud de Tokyo, la ville de Shizuoka devrait être touchée par le typhon Hagibis à partir de samedi matin (dans la nuit de vendredi à samedi en France), si l'on en croit les dernières tendances météo. Avant cela, il y a un Australie-Géorgie à jouer à l'Ecopa Stadium, celui-là même où les Japonais avaient vaincu l'Irlande le 28 septembre dernier (19-12).
Le match va débuter à 19h15 comme prévu (12h15 en France) mais impossible évidemment d'occulter la tempête et les grosses chutes de pluies annoncées quelques heures plus tard et qui ont forcé les organisateurs à annuler deux matches prévus samedi. Le typhon occupe la majorité des discussions. Et le fond de l'air fait office d'avant-première : il a fait lourd toute la journée et au milieu de l'après-midi, le vent s'est levé et les premières gouttes sont tombées.
« Je retourne en train à Tokyo au coup de sifflet final » - James, supporter australien
Quatre heures avant le coup d'envoi, ils sont pourtant nombreux à se diriger vers le stade, que l'on voit apparaître dans la forêt. Sur le parvis, les mêmes animations que d'habitude et ces mêmes files d'attente interminables devant les boutiques officielles de la compétition. Les supporters australiens sont là, facilement reconnaissables à leurs tenues bariolées vert et or.
Certains traînent leurs grosses valises et vont les déposer à la consigne. « J'ai un avion dimanche matin à Tokyo, il n'y a aucun transport demain (samedi) (cela a été annoncé un peu avant midi heure locale), nous explique James à deux heures du début du match, alors qu'il ne pleut plus. Donc je retourne en train à Tokyo au coup de sifflet final. » La gare la plus proche est à une dizaine de minutes à pied du stade. Un changement à Kakegawa et un Shinkansen (le TGV japonais) pour atteindre la capitale avant minuit, heure locale.
Programme incertain pour les Wallabies
Dans la matinée, à la gare de Hamamatsu, l'une des villes les plus proches du stade, ils sont nombreux à faire la queue aux guichets pour changer leurs plans de voyage. Un couple de cinquantenaires a décidé de prendre le premier train pour l'aéroport de Nagoya... et rentrer en Australie. « On a vu les trois premiers matches, tant pis, on rentre... », nous glisse madame, que l'on sent anxieuse.
Derrière eux, un groupe de quatre a lui aussi pris la décision de rentrer dès vendredi sur Tokyo pour être sûr de ne pas manquer un avion retour pour Sydney prévu dans la nuit de samedi à dimanche. Moins aventuriers que James. D'autres, qui ont prévu d'aller voir le quart de finale à Oita le week-end prochain, décalent leur départ de Hamamatsu à dimanche, le temps que passe le typhon. Mais ils seront bien au stade.
Et les Wallabies dans tout ça ? La délégation australienne a quitté Tokyo mercredi et s'est installée à Kakegawa, à quinze minutes en bus d'un stade qu'ils ont découvert, sous le soleil, jeudi. La suite ? Au moment où nous écrivons ces lignes, rien n'avait encore été décidé. Rester à Kakegawa et attendre la fin du typhon ? Ou rentrer à Tokyo cette nuit comme cela avait été prévu à la base ? En train ? En bus ?
« On va voir comment évolue la situation et on décidera pendant ou après le match », explique un membre de l'encadrement. Les Géorgiens, eux, resteront à Shizuoka, comme prévu, après la rencontre avant de planifier leur retour au pays. Ah oui, c'est vrai, il y a un match à jouer avant d'aller se mettre à l'abri. Et vu certains sièges vides bien visibles au coup d'envoi alors que la rencontre devait se jouer à guichets fermés, on déduit que le typhon Hagibis a eu un premier impact concret, ce soir, sur l'ambiance du mondial japonais.