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Adrien van Beveren : « Essayer d'aller au bout »

Van Beveren court toujours après une victoire au Dakar. (A. Réau/L'Équipe)
Van Beveren court toujours après une victoire au Dakar. (A. Réau/L'Équipe)

Malade, le motard nordiste Adrien van Beveren n'a pas pu effectuer l'intégralité de l'étape 3 lundi au Maroc. Le pilote Yamaha, qui rêve toujours d'une victoire sur le Dakar, espère pouvoir repartir ce mardi.

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« Vous souffrez toujours d'une intoxication alimentaire contractée il y a une semaine lors d'essais au Maroc. Comment vous sentez-vous ?
Malheureusement, pas très bien. J'ai quand même essayé de rouler dans l'étape 3 (lundi) mais je me sentais mal, j'avais des sueurs froides. J'ai terminé la première spéciale et je suis allé au départ de la deuxième mais ça n'allait pas. Je me suis alors dit : "à quoi bon prendre des risques à trois mois du Dakar ?". Ce n'était pas le moment de faire le truc de trop. Je me sentais vraiment vide. Si ça va mieux, je repars demain (mardi). Le but est d'essayer d'aller au bout du rallye (mercredi à Fès).

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Vous étiez quatrième au général avant d'abandonner dans l'étape 3, comment vous situez-vous par rapport à la concurrence ?
C'est ma troisième grosse épreuve de préparation. J'étais là pour essayer de gagner mais l'objectif prioritaire reste le Dakar. Sur une épreuve comme le Maroc, sur cinq jours, tu dois tout donner, tu es obligé de te mettre dans une zone de risques très élevée. Quand tu n'es pas trop en forme, ce n'est pas possible. Pour l'instant, je fais une bonne saison avec une troisième place au Silk Way et la victoire au Merzouga.

« Je ne suis pas un débranché du cerveau »

C'est votre première course au guidon d'une version évoluée de la Yamaha. Quelles sont vos impressions ?
Les évolutions apportées étaient nécessaires pour jouer la gagne. Elles concernent notamment le moteur. Il y a eu un gros travail de fait par les ingénieurs pour gagner en performance, en fiabilité et en comportement. Je suis content du résultat, le team s'est beaucoup investi. Je pense qu'on n'a plus grand-chose à envier aux KTM. Il ne faudra pas nous considérer comme des seconds couteaux en Arabie Saoudite. On est passés pas loin en 2018 (chute à deux jours de l'arrivée alors qu'il était en tête) et pas très loin l'an dernier (moteur cassé à deux jours de l'arrivée).

Après votre grosse chute au Dakar en 2018 et celle au Maroc l'an dernier, comment appréhendez-vous la notion de risque aujourd'hui ?
On n'oublie jamais complètement. Je ne suis pas un débranché du cerveau. Je n'ai pas de problème avec la prise de risque, c'est même ça qui me donne envie de faire de la moto. Mais dans la limite du raisonnable. Je n'ai pas envie de jouer à la roulette russe sur les étapes où il y a plein de cailloux. Je le fais car c'est mon travail, mais moins il y en a, mieux je me porte. Après, je reconnais que sur un Dakar, et ce n'est pas forcément bien, parfois, tu oublies un peu la notion de risque car tu sais pourquoi tu le fais et ce que tu as en tête. Mon rêve, c'est d'accrocher cette victoire.

Que pensez-vous des évolutions proposées par David Castera (organisateur du Maroc et patron du Dakar) en matière de road-book (distribution quelques minutes avant le départ pour les étapes 3 et 4) ?
C'est toujours intéressant d'évoluer. Ça nous oblige à changer notre approche et ce n'est pas plus mal. Le rallye-raid, c'est souvent une histoire d'adaptation. Ces derniers temps, tu ne pouvais plus rivaliser sans "mapman". Or aujourd'hui, tu ne peux plus écrire d'annotations sur le road-book. Le positif, c'est que ça devrait rendre le truc plus équitable. Le négatif, c'est que je ne suis pas sûr que ce soit moins dangereux. En sachant que souvent, les plus gros accidents se produisent quand tu baisses la tête pour regarder le road-book. »

publié le 8 octobre 2019 à 07h00
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