L'Australie s'en serait bien passée. Deuxième nation au tableau des médailles (19 dont 5 en or) derrière les intouchables États-Unis (27 dont 14 en or) aux Mondiaux de Gwangju (Corée du Sud), le pays doit faire face à une affaire de dopage embarrassante. Lors du stage terminal de préparation, la nageuse Shayna Jack (20 ans), médaillée notamment avec les relais 4x100 m (argent) et 4x200 m (bronze) aux Mondiaux de Budapest en 2017, fait son sac et rentre au pays, officiellement pour « raisons personnelles. » Il faudra attendre la fin de la compétition pour que la vérité éclate : Jack a été contrôlée positive en juin au Ligandrol, un anabolisant très populaire dans le milieu du culturisme et présent dans certains compléments alimentaires.
Les autorités australiennes étaient au courant, mais n'ont pas communiqué
Une accusation qu'elle nie farouchement depuis : « En apprenant la nouvelle, j'étais en état de choc total, a-t-elle écrit sur son compte Instagram. Mon cerveau répétait encore et encore : "J'ai toujours vérifié ce que je prends", "Je n'ai pas fait ça", "Pourquoi cela m'arrive-t-il à moi ?". Je n'ai rien fait de mal, je n'ai pas pris cette substance intentionnellement, je ne savais même pas qu'elle était dans mon organisme. Ça n'avait aucun sens et ça n'a toujours pas de sens aujourd'hui. » Jack, qui risque quatre ans de suspension, doit être entendue vendredi par les instances antidopage australiennes.
Ce contrôle plutôt banal survient toutefois à un très mauvais moment pour l'île-continent. Il apparaît en effet que les autorités australiennes étaient au courant du contrôle positif lors des Mondiaux coréens et qu'elles ont choisi de ne pas communiquer. Fâcheux au moment où un de leurs nageurs, Mack Horton, s'est publiquement posé en chantre de la lutte contre les tricheurs en refusant de monter sur le podium du 400 m pour protester contre la présence sur la plus haute marche du Chinois Sun Yang, accusé d'avoir saboté un contrôle.
Les réseaux sociaux chinois n'ont d'ailleurs pas tardé à se déchaîner contre l'Australie, qualifiée de « pays de tricheurs », de « citoyens de seconde classe de l'Occident » et accusée de « suprématie blanche », et sur Horton, traité de « clown ». Lequel continue malgré tout de faire face : « Ma position reste ferme : le sport propre doit être une priorité pour tous les athlètes, tous les sports et toutes les nations. »