« On a eu la sensation que vous n'aviez pas la même énergie que d'habitude sur ce Masters où vous êtes battue en quarts (par la Sud Coréenne Lee Jeongyun, ippon) puis en repêchage (par la Néerlanaise Derks, ippon) et vous terminez septième en -78 kg. Avez-vous le même ressenti ?
C'est vrai. On sort d'une longue saison, donc c'était assez dur de se remettre dedans après les Mondiaux. C'est le judo, je préfère perdre là. Les JO c'est encore loin. C'est de l'endurance. Je prends, j'apprends. Toujours.
Étiez-vous fatiguée ?
Non même pas. J'étais bien physiquement mais mentalement je n'étais pas là. Au haut niveau ça se paie cash. Mais tranquille.
« J'étais à l'ouest, pas concentrée, pas mobile. Je n'ai pas fait du bon "Tchoumi", j'ai fait l'adolescente mais ce n'est pas grave, on va apprendre de ça. »
Audrey Tcheuméo
Contre la Néerlandaise Derks en repêchage, vous avez fait un début de combat tonique, que vous n'aviez pas fait jusque-là, mais ça ne passe pas...
J'étais bien mais... J'étais à l'ouest, pas concentrée, pas mobile. Je n'ai pas fait du bon "Tchoumi", j'ai fait l'adolescente (33 ans) mais ce n'est pas grave, on va apprendre de ça. Là, il faut couper. Ça fait un an que je suis en compétition, le cerveau fatigue un peu. Mais au moins je sais les axes sur lesquels travailler.
Cette longue saison vous a épuisée mentalement ?
Déjà je reviens de très, très loin. C'est ma deuxième contre-performance en deux ans. On va repartir à fond comme d'habitude. Physiquement je n'étais pas en difficulté, c'eétait juste mentalement, faut que je forge encore. Mais la saison est positive. Et j'aime les défis c'est parfait.
Alors que Madeleine Malonga, elle, fait une belle journée en -78 kg, elle est en finale...
Tant mieux pour elle. Je suis mon chemin, elle le sien, c'est le principal.
Des coupures d'électricité, comme celle d'une demi-heure ce dimanche, en avez-vous déjà vécu dans votre longue carrière ?
À part au bled mais sinon je n'ai jamais vu ça (éclat de rire). Au début c'est assez space mais après ça va, c'est kiffant ! »
Ce dimanche à Budapest, l'une comme l'autre n'ont pas été aussi impériales que d'ordinaire mais ont tout de même réussi à se hisser jusqu'en finale. Leur duel est d'autant plus attendu qu'elles sont en concurrence pour l'unique sésame pour les JO 2024 à Paris. Ce Masters est un des points de passage ciblé par le comité de sélection tricolore. Romane Dicko n'a jamais perdu au Masters (réservé au top 36 de chaque catégorie), elle l'a gagné en 2021 et 2022. Julia Tolofua en a disputé deux jusqu'à aujourd'hui : non classée en 2019 en Chine, 7e en 2021 au Qatar.