Nouvelle discipline olympique, le kitefoil (hommes et femmes) représente de gros espoirs de médailles pour les Bleus l'été prochain à Marseille. Après une longue préparation hivernale à Fuerteventura (Canaries), les troupes tricolores ont débarqué en force à Los Alcazares (Espagne), où débutent mardi les Championnats d'Europe sur les eaux de la lagune de Mar Menor.
« Je suis hyper confiante et positive, lance Ariane Imbert, entraîneuse nationale. Ils ont tous été sérieux dans leur préparation, ils se sont tous donnés à fond pour atteindre leur objectif. Ça va être un bel événement avec une grosse concurrence internationale. C'est l'objectif numéro un, le dernier événement avant la désignation des deux sélectionnés (un par série, fin mars-début avril, par le CNOSF, sur proposition du comité de sélection de la Fédération française). »
« Il a fallu calmer un peu le jeu car elle était devenue sport addict »
Intouchable en 2023, année durant laquelle elle a quasiment tout gagné (dont le Championnat du monde, Coupe du monde à Palma, Semaine Olympique Française, Test Event), Lauriane Nolot (25 ans) espère poursuivre sur sa lancée et conforter encore sa place de favorite pour représenter la France dans la rade phocéenne. La déloger semble très compliqué. Mais ses rivales, Poema Newland et Jessie Kampman, vont tout mettre en oeuvre pour briller en Espagne.
« Lauriane s'est encore professionnalisée, elle continue à progresser dans son modèle de performance, estime Imbert. Il a fallu calmer un peu le jeu car elle était devenue sport addict, mais elle a mûri. Elle a été attentive et a bien cadré sa préparation dans tous les domaines, le physique, le mental, la nutrition et les moments où il fallait bosser sur la technique, les réglages, la prise de risque. »
« Je l'ai vue naviguer en Espagne la semaine dernière à l'entraînement en présence de pas mal d'étrangères, elle dominait, poursuit la coach. Mais Jessie et Poema, quand elles font bien les choses, sont dans le match. Et il ne faut pas oublier qu'on est dans un sport encore jeune, où les performances évoluent très vite. On peut peut-être encore avoir des surprises. »
Axel Mazella blessé au genou gauche début janvier
Chez les hommes, tous les regards vont se porter sur Axel Mazella (27 ans), auteur lui aussi d'une solide saison en 2023 (vainqueur du Test Event à Marseille, de la Semaine Olympique Française, 3e des Championnats du monde), qui s'est blessé au genou gauche (ligaments) début janvier en ski-kite.
« Axel a été remis sur pied très vite, observe Ariane Imbert. Il a repris la navigation à Marseille la dernière semaine de février après un mois et demi d'arrêt durant lequel il n'est pas resté inactif, il a fait de la kiné de la préparation physique. Il a tout de suite retrouvé ses sensations, il est confiant, ça devrait bien se passer. Par précaution, il va naviguer avec une attelle. »
S'il a trusté les podiums en 2023, Axel Mazella n'a pas affiché la même domination chez les hommes que Lauriane Nolot chez les filles. Leader de l'équipe, il demeure sous la pression de ses coéquipiers, Maxime Nocher (2e de l'Euro et de la SOF en 2023), Benoit Gomez et Théo de Ramecourt (champion du monde en 2021).
« Comme pour chaque régate importante, il y a forcément un peu de stress en amont, commente Mazella. C'est vrai que nous sommes encore en période de sélection pour les Jeux, mais je préfère penser au présent, penser à moi, et faire le mieux possible. Je n'ai surtout pas envie d'avoir de regrets ! »
Ses adversaires n'ont pas d'autres solutions que de sortir le grand jeu pour espérer bousculer la hiérarchie. « Maxime a tout mis en place pour tenter sa chance, raconte l'entraîneuse nationale. Dans sa carrière de haut niveau, il n'a jamais été aussi sérieux que ces six derniers mois, il a un gros potentiel. Benoit, c'est notre artiste, il peut être surprenant et de faire de la perf, mais il manque de régularité. Quant à Théo, excellent développeur, il est un peu moins rapide, mais il peut être dans le match. »