À 40 ans, Clément Thomas, capitaine des Corsaires de Dunkerque et présent au club depuis 20 saisons, remonte le temps.
Le meilleur souvenir. - « Il va bientôt arriver, ce sera dimanche. Il y aura plus de 13 000 spectateurs, ce sera fabuleux pour nous. Sinon, il y a le titre de champion de France de D2 (la Troisième Division) à Lyon (en 2011) devant 5 000 personnes. J'avais mis deux buts et une ou deux assistances. Ce fut un match incroyable : nous avions été menés, on était revenus au score puis on était passés devant. C'était le premier titre du club. Ç'a été comme un tremplin. »
Le pire souvenir. - « Le décès du petit Hugo. » (le jeune garçon, âgé de 8 ans, avait reçu un palet en pleine tête pendant un match en 2014. Le club de Dunkerque, l'association Dunkerque Détente Patinoires et la Fédération française ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel. Le procès aura lieu le 30 mai).
Le coéquipier le plus marquant. - « Il y en a eu beaucoup ! Mais je dirais Vit Budinsky (l'ailier droit tchèque). Cela fait neuf ans que nous jouons ensemble. On joue sur la même ligne en plus. C'est le buteur par excellence, le joueur malin. Il met 30 points par saison facilement. »
L'adversaire le plus marquant. - « Il y a vingt ans à Amiens, il y avait Denis Perez (défenseur de l'équipe de France de 1986 à 2002, cinq participations aux Jeux Olympiques). J'ai aussi croisé Roger Dubé (attaquant de l'équipe de France dans les années 90). Ils m'impressionnaient, j'étais très jeune. Aujourd'hui, plus personne ne m'impressionne (rires). »
« Grenoble ? On ne leur donnera pas le match. On va y aller avec nos atouts. »
La meilleure équipe de Dunkerque. - « Celle de l'année dernière. Nous avions une très grosse attaque, on pouvait marquer cinq ou six buts par match. Il y avait trois lignes homogènes, mais, en demi-finales, nous n'en avions plus que deux, alors l'équipe s'est essoufflée. On a encore cette attaque cette année, mais on verra si nous atteignons nos objectifs. L'an passé, nous avions inscrit 99 buts. On va peut-être réussir à les dépasser cette saison (83 pour l'instant). »
Vingt ans à Dunkerque. - « J'ai grandi dans ce club, j'ai commencé à l'âge de 5 ans. Il m'a tout donné et je suis Dunkerquois avant tout. Je n'ai jamais voulu aller ailleurs (à part une saison à Tours en 2002-2003) et je prends toujours autant de plaisir. Je ne pense pas trop à la retraite. Le corps suit et l'envie reste. »
La place du hockey à Dunkerque. - Chez nous, il y a aussi du foot (en Ligue 2), du handball (Starligue) et du basket (Betclic Élite, avec Gravelines). Le foot prend beaucoup de place, le hand aussi. Mais la ville fait beaucoup d'efforts pour nous. On joue à guichets fermés, on obtient de bons résultats. Nous sommes quasiment professionnels. On a des préparateurs physiques et les joueurs n'ont plus un autre travail à côté. En termes de médiatisation, on est le dernier sport de la ville. Mais, pour les résultats, on est le premier. »
La préparation de la finale. - « Nous sommes longtemps restés concentrés sur le Championnat. C'est l'objectif n° 1 de la saison. On a joué mardi dernier. La finale, nous avons commencé à y penser à partir de jeudi. On n'a pas changé les habitudes, mais on a travaillé plus. Sur le papier, c'est déséquilibré. Mais le papier ne gagne pas un match. Il n'y a que la glace qui parle. Nous sommes honorés de jouer contre Grenoble. Si on doit être dominés outrageusement, c'est que ça devait être comme ça. Mais on ne leur donnera pas le match. On va y aller avec nos atouts. »