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Mondiaux (H) : Nikita Nagorniy remporte le concours général

Premier titre mondial pur Nikita Nagorniy. (J. Prévost/L'Équipe)
Premier titre mondial pur Nikita Nagorniy. (J. Prévost/L'Équipe)

Champion d'Europe en avril dernier, le Russe Nikita Nagorniy (22 ans) a devancé son compatriote et tenant du titre Artur Dalaloyan (23 ans) pour décrocher l'or mondial en individuel, deux jours le sacre inédit de la Russie par équipe.

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Encore une fois, il n'a pas tremblé. À l'instant de grimper sur la barre fixe, il savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur. Deux jours plus tôt, grâce à sa fiabilité sur cet agrès si aléatoire, Nikita Nagorniy avait offert le premier titre mondial par équipe à la Russie, jamais sacrée depuis le huitième et ultime avènement en 1991 d'une Union soviétique près d'exploser. Cette fois, c'est un couronnement individuel que le natif de Rostov-sur-le-Don allait chercher.

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À 22 ans, il succède en effet à son compatriote et ami Artur Dalaloyan (23 ans), qui ne lui en tiendra pas rigueur. Il suffisait de le voir courir ramasser deux drapeaux avant d'étreindre le nouveau roi. « On est d'abord des amis, on s'entraîne ensemble, on se connaît depuis tellement longtemps... Bien sûr, j'étais venu défendre mon titre, mais je n'ai aucun regret », souriaient Dalaloyan et sa fossette au menton.

Avec ces deux-là, la Russie possède un arsenal phénoménal. Dès leur entrée en matière, au sol, on a compris que ces deux moujiks, les pieds tellement ancrés dans la terre qu'ils pilent les acrobaties les plus dingues (ah ! le triple salto arrière de Nagorniy...). Bien sûr, ils sont moins aériens que le Chinois Xiao Ruoteng (22 ans), sacré en 2017, et qui prit alors les commandes du concours général. Mais les Russes et leurs gros bras le dépassaient à nouveau après les anneaux.

Au saut, Nagorniy intensifiait son capital face au Chinois, alors que Dalaloyan s'égarait (14,066 pts, 18e note de l'exercice). Ça aurait pu rester comme ça, si d'autres larrons n'avaient pas égayé le tout en se mêlant à la lutte. En l'occurrence l'Américain Sam Mikulak, finalement 7e, et plus encore l'Ukrainien Oleg Verniaiev.

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À 26 ans, le jeune homme souffre de plus en plus de ses articulations. Lors de la finale par équipe, l'Ukraine étant consciente qu'elle ne disputerait pas le podium au trio Russie-Chine-Japon, elle avait choisi de préserver son joyau pour ce qui reste le plus prestigieux des concours. Champion olympique aux barres parallèles, Verniaiev a profité de son agrès de prédilection pour rebattre les cartes. Et pour s'inviter sur le podium après la chute de Xiao Ruoteng à la barre fixe, lors de la dernière rotation.

Loris Frasca brille au saut

Lui n'avait pas les armes pour concurrencer ces héros-là. Mais le Français Loris Frasca (24 ans), repêché après le forfait du Sud-Coréen Kim Han-sol, a progressé de la 25e à la 18e place pour sa première finale mondiale. « À part les anneaux, où ça a été un peu compliqué de rentrer dedans, ça s'est bien déroulé, je suis très satisfait. Je n'avais rien à jouer, tout à gagner, je me suis donné les moyens, je me suis fait plaisir. J'ai adoré », a réagi le champion de France, qualifié pour les Jeux olympiques en individuel.

Il a notamment pilé une superbe triple vrille au saut, où il a obtenu la deuxième note de la compétition derrière Nagorniy. « Dommage que je n'aie pas fait ça en qualifs. C'est comme ça, c'est le jeu, déclarait le protégé de Philippe Carmona à Antibes, deuxième remplaçant pour la finale au saut. Je vais travailler pour revenir avec la médaille de Tokyo. Comme tous les mecs ici. Il faudra travailler dur, être meilleur que les autres. »

Justement, deux de ses collègues auront cette idée en tête samedi, premier jour des finales par appareil. Le Lyonnais Cyril Tommasone (32 ans), également qualifié nominativement pour les Jeux, sera en quête d'une troisième breloque mondiale aux arçons après l'argent en 2011 et le bronze en 2014. Samir Aït-Saïd (29 ans), 3e des qualifications aux anneaux, ira à la fois chercher son quota olympique et une première breloque après cinq finales, dont les deux dernières achevées à la 4e place, et même à seulement 8 millièmes de point du podium en 2017.

publié le 11 octobre 2019 à 19h12 mis à jour le 11 octobre 2019 à 20h21
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