Il écrase une petite larme, alors que ses hommes exultent littéralement. À l'issue du dernier passage de Nikita Nagorniy à la barre fixe, le champion d'Europe, Valeri Alfossov comprend qu'enfin, la Russie va devenir championne du monde. « Je le savais depuis le début de la compétition. Mais il fallait réussir. Il fallait que les garçons tiennent le choc techniquement et mentalement », affirme le coach de cette équipe qui bénéficie de deux atouts majeurs avec Nagorniy et Artur Dalaloyan, qui remettra vendredi son titre individuel en jeu.
C'est donc la première fois que la Russie décroche l'or mondial par équipes. Elle avait été sacrée championne olympique en 1996, mais n'avait jamais brillé autant aux Mondiaux depuis... 1991, date de la huitième et ultime victoire de l'Union soviétique. Même le capitaine David Beliavski, l'aîné du collectif à 27 ans, n'était alors pas né. « Souvent, on s'est approché de ce titre, mais on a toujours commis des erreurs irréparables », rappelle Valeri Alfossov.
La bévue de Sun Wei à la barre fixe
À Stuttgart, ce sont les Chinois qui se sont parfois égarés. Les bêtises de Xiao Ruoteng aux barres parallèles n'étaient pas rédhibitoires ; la chute de Sun Wei à la barre fixe, si. Le jeune homme était d'ailleurs inconsolable après sa fatale bévue. Car, à l'arrivée, un tout petit point sépare les deux nations (261,726 pts pour les Russes ; 260,729 pour les Chinois). La Chine était tenante du titre, elle avait conquis onze des treize décernés depuis 1994 (la Biélorussie avait gagné en 2001, le Japon en 2015). Elle sera encore coriace l'an prochain, où elle rêve de faire tomber le Japon à domicile. Le Japon, justement, qui a dû composer avec les blessures et méformes de ses deux stars, le trentenaire Kohei Uchimura et le vrilleur fou Kenzo Shirai. Avec une très jeune et enthousiasmante génération, les hôtes des prochains Jeux Olympiques devraient rebattre les cartes. Et cela s'annonce passionnant.