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Championnats du monde : Mélanie De Jesus Dos Santos sans médaille

De Jesus Dos Santos a quitté les Mondiaux sans médaille. (W. Rattay/Reuters)
De Jesus Dos Santos a quitté les Mondiaux sans médaille. (W. Rattay/Reuters)

La triple championne d'Europe, sacrée au concours général en avril, venait avec l'ambition d'une à deux médailles aux Mondiaux. « DJDS » (19 ans) repart bredouille de Stuttgart.

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Qu'on ne se méprenne pas : à 19 ans, Mélanie De Jesus Dos Santos reste un joyau qui doit continuer de faire rêver la France dans la perspective des Jeux de Tokyo l'été prochain. Mais elle n'a pas su saisir l'opportunité de creuser le début de son sillon à Stuttgart et repart bredouille. Ce dimanche, en clôture des Mondiaux, la protégée de Monique et Eric Hagard à Saint-Etienne était encore engagée dans deux finales à la poutre et au sol.

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À la poutre, d'abord, la jeune femme dans son justaucorps immaculé a réussi une très jolie variation. Bien sûr, il manque une connexion mais, si l'on est très honnête, le podium qui se compose de Simone Biles et des deux Chinoises Liu Tingting et Li Shijia était inaccessible (5e). En revanche, on imaginait que Mélanie DJDS puisse se glisser sur celui du sol. À cet exercice, elle est double championne d'Europe et même si d'autres présentaient des notes de difficultés plus conséquentes, une breloque était envisageable.

Cinquième également au sol

Pour rappel, lors de la finale par équipe mardi dernier, elle avait ainsi récolté un score de 14,166 points. Alors, bien sûr, le tirage l'avait désignée pour inaugurer cette finale. Ce qui justifie d'ailleurs qu'elle n'a pas tenté son full-full (double salto arrière groupé avec double vrille). « Moi je me sentais prête. Mais si l'entraîneur me dit de ne pas le faire, je ne le fais pas. J'en étais capable, mais comme je passais première, Eric n'a pas voulu prendre ce risque », commentait-elle. L'ennui, c'est qu'elle a escamoté ce qui devait être un triple pivot, ce qui lui a coûté deux dixièmes de point sur la note de départ, et qu'elle est sortie du praticable en sortie d'un banal double arrière groupé. Encore un dixième abandonné en route pour une note de 13,833 pts d'autant plus frustrante que la médaille de bronze se joue à 14,066.

Lors de la finale au sol, dimanche. (W. Rattay/Reuters)
Lors de la finale au sol, dimanche. (W. Rattay/Reuters)

Ultime concurrente en lice, Simone Biles a offert un festival, décrochant un 5e titre mondial au sol, le 5e de sa semaine allemande (il ne lui manque que les barres), le 19e de sa carrière depuis 2013 et les cinq éditions mondiales auxquelles elle a participé, et surtout sa 25e médaille mondiale, record absolu qui devrait la distinguer pendant de très nombreuses années. Au sol, donc, l'Américaine de 22 ans a devancé sa compatriote Sunisa Lee (16 ans) et la Russe Anguelina Melnikova, la Française terminant 5e à nouveau.

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« Honnêtement, de cette semaine, je ne veux garder en mémoire que ce jour. Hormis notre qualif olympique (par équipe, 5e) - mais qui était logique, c'était normal selon moi, on ne pouvait pas ne pas se qualifier-, le reste c'était n'importe quoi », a réagi la Française.

Densifier ses contenus techniques

Ambitieuse, la Martiniquaise avait débarqué avec le désir de décrocher une médaille au concours général, ce qui aurait été inédit pour une Française, voire une breloque par équipe, ce qui n'est jamais arrivé depuis l'argent obtenu en 1950. Seulement, après deux chutes aux barres asymétriques de la jeune Claire Pontlevoy, Mélanie DJDS elle-même est tombée de la poutre en finale par équipe ; puis c'est elle qui a chuté deux fois aux barres lors de son concours général, et lâché l'affaire (20e). Avoir reçu le lendemain le prix d'élégance décerné par la marque Longines ne peut la satisfaire.

« J'ai complètement raté ma compète (jeudi), mais j'avais envie de réussir et prendre du plaisir en finale, je voulais redonner une belle image. » Même sans récompense, c'est effectivement le cas, le monde reste convaincu du potentiel de la Française. Il va désormais lui falloir densifier encore un peu ses contenus techniques, « ajouter une nouvelle diagonale (acrobatique) au sol, une nouvelle sortie en poutre, améliorer mes barres », précise-t-elle. Et surtout apprendre à gagner pour ajouter son obole à ce secteur féminin bleu qui, jusqu'à présent, ne se gargarise que de cinq médailles de bronze mondiales.

Les Françaises ont du talent, bénéficieront d'une équipe complète aux Jeux (non plus cinq mais quatre gymnastes). Ce qui n'est pas le cas des hommes, seulement 14e par équipe. Pour autant, ils ont quand même validé trois quotas nominatifs pour Loris Frasca (concours général), Cyril Tommasone (arçons) et, bien sûr, Samir Aït-Saïd, qui évite à la France d'être fanny grâce à sa médaille de bronze aux anneaux.

publié le 13 octobre 2019 à 17h20
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