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Un trio d'Américains en tête du Masters, Matthieu Pavon 8e

Max Homa, 11e mondial sans top 10 majeur à ce jour. L'Américain est coleader du Masters, après deux tours. (K. Terada/Presse Sports)
Max Homa, 11e mondial sans top 10 majeur à ce jour. L'Américain est coleader du Masters, après deux tours. (K. Terada/Presse Sports)

Dans une journée d'une difficulté rare à Augusta, trois leaders ont émergé avec les Américains Max Homa, Bryson DeChambeau et le favori Scottie Scheffler (-6). Solide et appliqué, Matthieu Pavon n'est qu'à cinq coups de la tête, pour son premier Masters.

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Le parcours du Masters est pensé ainsi par ses créateurs, censé récompenser les bons coups par des birdies, voire des eagles, tout en châtiant les mauvaises frappes par des bogeys, voire pire. Mais quand le vent souffle du matin au soir à 40 km/h à vous en emporter le couvre-chef, là, on rentre dans le domaine d'une torture digne d'un US Open.

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Rarement sur ce tournoi on a vu autant les joueurs interrompre et reprendre leur routine, parfois sur des putts de quelques dizaines de centimètres, se relevant à chaque bourrasque comme en pleine tempête à Carnoustie. Sauf qu'à la différence des links britanniques de The Open, Augusta National et ses greens glissants comme des patinoires n'est pas conçu pour ce genre de test. D'où l'explosion parfois infernale des temps de jeu.

6
La partie Rory McIlroy, Scottie Scheffler et Xander Schauffele s'est jouée en 6 heures et deux minutes.

Une seule carte à moins de 70 coups a été signée vendredi, contre 6 la veille. L'exploit est signé Ludvig Aberg, pro depuis juin 2023, débutant en Grand Chelem. Le 9e joueur mondial a réussi quatre birdies entre le 8 et le 13, jouant dans les bonnes zones et trouvant les lignes de putts comme si le Suédois venait sur Washington Road depuis dix ans. À -2 total (7e), il tient ses chances de devenir le premier rookie vainqueur du Masters depuis 1979 et Fuzzy Zoeller.

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Trois putts à deux mètres pour Rahm

Autre moyen de capter la difficulté des lieux avec ces multiples scènes de désarroi connues par l'élite. Jon Rahm, par exemple, tenant du titre, encore 3e mondial et réduit, l'espace d'un quart d'heure, au quotidien du joueur du dimanche. Le Basque n'avait pourtant qu'un coup de wedge pour atteindre le green du 14 et, en temps normal, le birdie aurait été dans son viseur. Emportée par une rafale, sa balle échoua derrière le green, avant de prendre 3 putts à même pas deux mètres du trou tant les surfaces de roule sont rendues imprévisibles.

« Ça a déjà soufflé fort ici, mais jamais le parcours n'a été aussi dur »

Charles Schwartzel, vainqueur du Masters 2011

On évoquera aussi le triple bogey de Zach Johnson, au 12. À bout, le paisible ex-capitaine de Ryder Cup, 48 ans, quitta le green en insultant le public. Ce qui ne se fait nulle part et encore moins à Augusta, là où le « patron » est roi.

8
Seulement huit cartes sous le par ce vendredi à Augusta, contre 26 la veille.

Les dégâts du cut sont là, à + 6 total. Avec comme victimes notables le 4e mondial Wyndham Clark, mais aussi Viktor Hovland, sous le par après la première ronde puis recraché par le parcours (71-81). Totalement dépité, la tête de série n°6 en manqua un putt de 20cm sur le 15e green. On évoquera aussi Jordan Spieth, ex-proprio des lieux (2015) et roi du petit jeu, touché-coulé avec un quadruple bogey au 15 vendredi matin (9 sur un par 5 !), après avoir expédié une petite approche dans le bassin.

Scheffler, coleader sans forcer

Si Rory McIlroy (77, +4) et Jon Rahm (+5) se sont sauvés de justesse mais ont vu leurs espoirs de succès presque évaporés, ou qu'un Tiger Woods plus fringant que prévu a joliment battu le record de 23 cuts consécutifs franchis au Masters (73-72, 22e), on y voit aussi plus clair en haut du leaderboard.

75,08
La moyenne de score du 2e tour, soit un coup et demi de plus que la veille.

Tôt dans l'après-midi, Max Homa a confirmé tout l'espoir que son jeu et sa fougue ont suscité lors de la dernière Ryder Cup (71). Son -6 fut vite rejoint en tête par un Bryson DeChambeau qui tient décidément la route (73), alors que Scottie Scheffler complète le trio de tête. Toujours aussi costaud du tee au green, ce numéro un mondial, capable de jouer dans le par sans rien réussir d'extra.

Pavon dans le coup pour la veste

Avec 21 joueurs se tenant en six coups, Matthieu Pavon a encore toutes ses chances (73, -1 total). Lui qui est venu « pour gagner », a su ne pas dégoupiller et garder le cap, quand les embrouilles sont arrivées en escadrilles (bogeys 5, 6 et 7). Le vent devant tomber sous les 20 km/h dès le troisième tour, les scores attendus vont logiquement baisser samedi. On pourra alors observer la capacité d'adaptation du Bordelais au cours d'un week-end sans doute moins sanguin, mais qui s'annonce tout aussi spectaculaire.

publié le 13 avril 2024 à 03h19 mis à jour le 13 avril 2024 à 17h11
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