Il y a une petite décennie, Andres Romero était l'un des meilleurs joueurs du monde. Le meilleur golfeur sud-américain même, alors devant sa gloire de compatriote gaucho Angel Cabrera. Troisième du British Open de Carnoustie en 2007, vainqueur sur le PGA Tour l'année suivante, l'Argentin de Tucuman signera ensuite quelques top 10 majeurs, avant de quasiment disparaitre du plus haut niveau.
Des problèmes personnels, mais aussi une fracture de la main stupide en 2015, en cognant dans une boule de départ sur le PGA Tour. Romero a su s'en remettre, tout comme il s'est remis de multiples insuffisances alimentaires durant l'enfance.
Le Web.Com américain en 2016, quelques tournois du PGA Tour cette année sans grand succès puis le retour cette semaine sur le Tour européen. Cinq ans après sa dernière visite, le 837e mondial plantait le tee à Munich grâce à une invitation, sans grande garanties sur son avenir.
Caddy à Tucuman, champion à Munich
Quatre tours plus tard, "A-Bomb" plantera sept birdies et un 65 final pour remporter le tournoi, dix ans après sa seule victoire sur le circuit continental (c'était en Allemagne, lors du Deutsche Bank Championship).
Septième de la Race 2007, Romero verra le Belge Thomas Detry froler le -17 (superbe 66 ce dimanche), puis signera lui-même un birdie final. Il attendra ensuite ensuite Sergio Garcia puis Richard Bland, qui échoueront de peu dans leur tentative d'eagle pour forcer le play-off.
Passé pro à 16 ans, l'ex enfant caddy du Jockey Club de Tucuman retrouve une carte pleine en Europe, raflant également 330 000 points sur la Race 2017. De loin sa meilleure performance lors de cette décennie et sûrement le début, à 36 ans, d'une deuxième moitié de carrière plus sereine.
Champion. ?
— The European Tour (@EuropeanTour) 25 juin 2017
Congratulations @piguromero, the 2017 #BMWInternationalOpen champion. pic.twitter.com/nZ08YMjKIH
Pas de Français dans les 30, mais un relai d'espoirs
C'est assez rare pour le souligner, aucun Français n'a pu terminer dans le top 30 cette semaine. Vraie bonne nouvelle quand même, Romain Langasque a retrouvé son putting ce week-end et met fin à une série de 7 cuts ratés (31e, -6).
Un temps en tête du tournoi jusqu'à samedi midi, l'autre rookie Joël Stalter a dévissé ce week-end (74-76). Mais ses deux premiers tours au leaderboard et la qualité globale de son jeu rendent les trois semaines à venir excitantes à suivre.
«Lui, il fait tout bien», nous a notamment dit Greg Havret à son sujet. Vrai que sa 51e place à Munich (avec Romain Wattel), confirme les sacrés espoirs envers le Lorrain de 24 ans.
Dubuisson 34e
Du côté de Victor Dubuisson, c'est la 34e place en -5. Cactus Kid a montré, comme très souvent, un jeu du tee au green orgamisque pour ceux qui le suivent.
À l'aube de trois gros tournois tous dotés de trois places pour le British Open, le Sudiste n'a plus qu'à remettre la main sur son putting (32.6 putts de moyenne cette semaine) pour retrouver le très haut-niveau.
En espérant juste que sa petite brouille avec la FFG se règle vite. Un litige encore obscur le privant du soutien officiel du coach fédéral Benoit Ducoulombier, cornac de ses belles années depuis 2013 et seule personne qualifiée pour donner le coup de vis final au jeu de VD.
Enfin, 44e place pour Grégory Havret (-4), qui malgré un jeu solide et la présence aujourd'hui d'Ernie Els paye cher ses fin de parties (+5 cumulé sur les trois derniers trous d'Eichenried).
Comme Langasque, le joueur de Bussy a en tout cas passé le cut, après une série difficile de quatre week-end manqués.
Les scores ici
Sur le Challenge Tour, deux Frenchies dans le top 5
Le Challenge faisait étape au Danemark cette semaine. En plus de la victoire du Suédois Oscar Stark, on notera les belles performances tricolores.
Adrien Saddier termine 2e à deux longueurs, après avoir gagné deux places lors du dernier tour (70, -12). Le joueur d'Esery fait une belle opération au classement de la Race to Oman, grimpant à la 5e place, juste derrière Julien Guerrier.
Égalité avec "Bidou", on découvre à ce niveau Victor Perez. Auteur d'un 69 costaud vu le vent local, l'ancien étudiant de New Mexico (24 ans), signe sa meilleure perf' en carrière et grimpe à la 22e de la 2e div' européenne.