S'il y a bien une idée qui agace Christophe Pelissier, le coach de l'AJA, c'est d'envoyer son équipe en Ligue 1 à coup sûr. Au soir de la victoire contre Troyes (2-0, le 8 avril), alors que ses joueurs mettaient leurs poursuivants à sept points derrière, le technicien bourguignon, en aparté, ne voulait pas évoquer une quelconque montée acquise.
« En 2017, Brest avait 8 points d'avance sur Amiens (club qu'il a entraîné de 2014 à 2019) à cinq journées du terme. À la fin, c'est nous qui sommes montés », racontait-il. Dimanche, c'est un souvenir plus ancien qu'il nous a confié. « J'ai 17 ans en DH avec Revel et on avait besoin d'un point pour se maintenir. On a perdu nos quatre derniers matches. Cela m'a marqué. »
Aujourd'hui, à la tête de cet AJA, leader depuis onze journées, Pelissier (58 ans) ne veut pas entendre parler de gestion. D'autant plus que les deux derniers déplacements, à QRM (3-4) et à Rodez (0-2), ont montré que son équipe passait au travers dès qu'elle oubliait son ADN. « Quand le collectif veut aller chercher les choses, est tourné vers l'avant, les individualités ressortent. Ce n'était pas le cas à QRM, un non-match, et lors de la défaite logique à Rodez. Ce groupe est programmé pour attaquer et marquer des buts. Quand on sort du cadre, on voit bien que l'équipe est moins performante. »
Au lendemain de la défaite à Rodez, le staff et les joueurs auxerrois s'étaient réunis pour « se dire les choses » et remettre le projet de jeu initial comme seul levier pour se reprendre. Le coach ajaïste avait bien insisté sur les qualités intrinsèques de ses joueurs et sur le fait que la saison s'était construite sans calculer. Quitte même à s'exposer. « Pour moi, les matches références sont les victoires à Bordeaux (4-2, le 2 septembre) et contre Saint-Étienne (5-2, le 11 novembre) où on a vu une AJA obnubilée tout un match pour aller marquer. On ne va pas changer notre façon de jouer. »
« On gagne un Championnat avec des victoires. Pas grâce aux défaites des autres
Avant de se déplacer à Dunkerque, « 2e au classement de la phase retour » dixit Pelissier, les Auxerrois savent bien qu'ils ont leur destin en main. Ils mèneront encore la danse quel que soit leur score dans le Nord. Et la défaite d'Angers, samedi contre le Paris FC (1-3), augmente un peu plus leurs chances.
« On doit se concentrer sur nous-mêmes. On doit aller chercher cette montée. Et on gagne un Championnat avec des victoires. Pas grâce aux défaites des autres. Maintenant, c'est vrai, avec notre goal-average favorable, deux victoires sur nos quatre derniers matches suffiront », finissait par avouer Pelissier. D'un point de vue comptable, c'est effectivement un bon calcul.