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Coupe du monde : Megan Rapinoe et la cause LGBT dans la sélection américaine

Rapinoe a fait son coming-out en 2012. (R. Martin/L'Équipe)
Rapinoe a fait son coming-out en 2012. (R. Martin/L'Équipe)

Le nombre de footballeuses à avoir fait leur coming-out a plus que doublé depuis la dernière Coupe du monde. Elles sont cinq dans l'équipe américaine, parmi lesquelles Megan Rapinoe.

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L'héroïne des États-Unis et superstar de cette Coupe du monde est lesbienne. Et elle en est fière. « Go gays !, lançait Megan Rapinoe avec son air malicieux vendredi, après avoir offert aux Américaines une place en demi-finales aux dépens de la France (2-1, elle a inscrit les deux buts de sa sélection). On ne peut pas gagner de grande compétition sans homosexuels dans son équipe. Ce n'est jamais arrivé. C'est même prouvé scientifiquement ! »

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Connue pour son opposition féroce à Donald Trump et, plus généralement, pour son combat contre l'injustice sous toutes ses formes, « Pinoe », qui aura trente-quatre ans vendredi, est plus qu'un porte-étendard de la cause LGBT. « Je tire ma motivation des gens [...] qui se battent pour les mêmes choses que moi. Je n'essaie pas de donner tort à qui que ce soit. Mais pour moi, être gay and fabulous (sic) pendant le Mois des fiertés et la Coupe du monde, c'est fort. »

L'homosexualité de Rapinoe - en couple avec la basketteuse Sue Bird - n'a jamais été un secret pour ses proches, ni d'ailleurs pour ses coéquipières. « Dans le sport féminin, si tu es lesbienne, il y a de grandes chances pour que ton équipe le sache très vite, racontait-elle dans une interview au magazine Out en 2012, au moment de révéler publiquement son homosexualité. C'est un milieu très ouvert d'esprit. Chez les hommes, ce n'est pas du tout le cas. C'est triste. » À son arrivée à Lyon, en 2013, l'Américaine disait même considérer le sport comme « l'un des derniers bastions de l'homophobie » dans un entretien accordé au Monde. « Et c'est encore plus dur pour les sportifs gays, regrettait-elle. Le stéréotype qui consiste à opposer virilité et homosexualité masculine est encore vivace. »

À l'heure actuelle, l'ex-basketteur Jason Collins reste le seul athlète à avoir ouvertement évoqué son homosexualité dans les quatre grandes ligues américaines (NBA, NFL, NHL, MLB). C'était en 2013.

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Le nombre de footballeuses à avoir fait leur coming-out a plus que doublé en quatre ans

Selon les calculs du site Outsports, 38 des 552 joueuses* engagées dans cette Coupe du monde (soit 6,9%) ont fait leur coming-out, contre 15 seulement (2,7%) il y a quatre ans, au Canada. Parmi elles, on compte cinq Américaines : Rapinoe, Adrianna Franch, Tierna Davidson et les futures mariées du groupe, Ali Krieger et Ashlyn Harris.

Aujourd'hui coéquipières à Orlando, les deux trentenaires avaient fait le choix de la discrétion lors de la dernière Coupe du monde, alors que le mariage gay s'apprêtait à peine à être reconnu dans l'ensemble des États américains. Elles entretiennent pourtant une relation depuis près de dix ans. « On craignait que cela n'affecte nos carrières et nos contrats publicitaires, reconnaissait Krieger dans une interview à USA Today il y a quelques semaines. Partager une relation avec Ash sans pouvoir en parler librement, c'était difficile. On profite davantage de cette Coupe du monde que des précédentes, parce qu'on peut être nous-mêmes. Ce n'est même plus un sujet aujourd'hui. C'est devenu normal. »

Aux États-Unis du moins. Car comme le remarque Outsports, cette fameuse liste de joueuses ayant effectué leur coming-out ne comporte ni de Camerounaises, ni de Nigérianes, puisque dans leurs pays, l'homosexualité est passible de peines de prison. Voire de mort dans les États du nord du Nigéria ayant adopté la Charia (loi islamique).

* Parmi les plus connues, on peut citer la Canadienne Kadeisha Buchanan, la Néo-Zélandaise Abby Erceg, l'Australienne Sam Kerr et la Brésilienne Marta. On compte aussi une sélectionneuse, l'Américaine Jill Ellis.
publié le 2 juillet 2019 à 14h00 mis à jour le 2 juillet 2019 à 18h52
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