Il était apprécié de tous, des supporters aux dirigeants, en passant par les collectivités et les joueurs. Et tous se sont réunis, lundi soir, dans un Marcel Picot garni de plus de 9 000 spectateurs malgré un horaire peu accommodant (le coup d'envoi a été donné à 18 h 30), pour honorer la mémoire de Nicolas Holveck, parti la semaine dernière après trois ans de combat contre la maladie.
L'ancien président a eu l'hommage qu'il méritait, avec une tribune Piantoni presque pleine qui a scandé son nom à plusieurs reprises. Le Saturday FC, plus gros groupe de supporters local, y avait disposé deux banderoles résumant l'ambiance générale : « Un grand monsieur est parti. Reposez en paix président. »
Une victoire de prestige face au 3e
Les joueurs, tous vêtus d'un maillot floqué Holveck et d'un brassard noir, lui ont aussi rendu un bel hommage en s'imposant face à Martigues (3-2), troisième du Championnat. Ce n'était pas le principal événement de la soirée mais cela a eu le mérite de consoler Pablo Correa, pour qui Holveck avait façonné un effectif capable de remporter une Coupe de la Ligue (2006) et de finir quatrième de Ligue 1 (2008). « C'était un très bel hommage, a apprécié le coach, après la rencontre. La victoire ne le rend pas plus beau mais elle ajoute quelque chose. On vit des moments durs mais on lui a fait honneur. »
« Par son investissement, sa présence, il a remis le club sur les rails »
Mathieu Klein, maire de Nancy
Le bon travail du Vosgien l'avait conduit à Monaco, puis à la présidence de Rennes, dont il avait été contraint de se retirer en mai 2022, pour se ménager. Mais Holveck avait le foot en lui et il est revenu en Lorraine cet été, dans le club où il avait débuté en tant que stagiaire en 1997. Cette fois, il a endossé le costume du pompier, chargé de sauver un club passé tout proche de la relégation administrative et en qui plus grand monde ne croyait. Et l'a redressé, à la force de son professionnalisme, de son côté humain et de ses qualités.
Le kop à l'unisson
« C'était quelqu'un d'exceptionnel, synthétise Mathieu Klein, maire de Nancy et président du Grand Nancy, l'un des principaux subventionneurs du club. Cela n'avait rien à voir avec les dirigeants précédents, qui étaient catastrophiques. Par son investissement, sa présence, son professionnalisme, il a remis le club sur les rails. » Un avis partagé au sein du vestiaire, où son sens de l'écoute et le respect des promesses faites - qualité devenue rare ces dernières années en Lorraine - étaient particulièrement appréciés.
« Il a ramené du sérieux et une parole, constate un proche de l'un des cadres du vestiaire. Sa mort a attristé beaucoup de monde. Maintenant, il n'est plus et on espère que celui qui le remplacera sera de la trempe de Monsieur Holveck. Tout était revenu dans l'ordre avec lui. » Presque tout, puisque les problèmes financiers du club subsistent, ce qui n'a pas empêché le kop nancéien - pourtant souvent critique de sa direction - de louer son sens du « professionalisme » et salué son « vrai désir d'aider l'ASNL à se relever ». Comme partout où il est passé, Nicolas Holveck a encore fait l'unanimité.