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Le CIO fait un pas vers l'esport

Bach aux côtés de l'ancien champion de NBA Rick Fox, en train de regarder des joueurs s'affronter sur Starcraft II.  (L'Equipe)
Bach aux côtés de l'ancien champion de NBA Rick Fox, en train de regarder des joueurs s'affronter sur Starcraft II.  (L'Equipe)

Thomas Bach a annoncé la création d'un groupe de travail réunissant les représentants de la famille olympique et de l'esport.

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Le président du CIO Thomas Bach n'a pas caché son plaisir, samedi, lors de la journée consacrée à l'esport au Musée olympique de Lausanne. «J'ai ressenti beaucoup d'excitation et apprécié nos échanges sans langue de bois, ce qui n'arrive pas si souvent. Deux mots ressortent de ce forum sur l'esport : passion et excellence», a-t-il expliqué. S'il n'avait pas adopté le ''dress code'' du sport électronique, plutôt jean-basket que costume-chemise, Thomas Bach s'est montré très ouvert à cet univers. Il faut dire qu'il a passé une partie de la semaine dernière en compagnie de deux joueurs pro: Jacob ''Jake » » Lyon, capitaine de l'équipe américaine Overwatch et Kay ''Deto'' Wolling, de l'équipe esport de Manchester City.

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Impressionné par leur concentration et leur préparation, le président du CIO a rappelé que les athlètes étaient au coeur des préoccupations du CIO. Avec l'association des fédérations internationales (AGFIS), le gouvernement olympique cherche à mieux comprendre le fonctionnement et les codes du sport électronique. La volonté est la même du côté des représentants, très variés, d'un phénomène en plein essor qui attire les jeunes et recèle un gros potentiel économique.

«On ne souhaite pas faire partie du programme olympique mais avoir une reconnaissance du CIO est important», estime Nicolas Besombes, docteur en sciences du sport et vice-président de France esports, l'association pour la promotion et le développement des sports électroniques. Les deux mondes cohabitent déjà puisque, avant les Jeux d'hiver de Pyeongchang se sont tenus les IEM, une compétition sur Starcraft II, organisée par Intel, top sponsor du CIO, avec la bénédiction de ce dernier.

Paris 2024 pas représenté à Lausanne

Dans les jours qui viennent, un groupe de travail va se mettre en place autour de Patrick Baumann, président de l'association des fédérations internationales, très impliqué dans le rapprochement des deux univers. Il sera chargé de sonder les athlètes participants aux Jeux de la Jeunesse à Buenos Aires (6-18 octobre) pour connaître leurs attentes concernant l'esport. Il mettra également le sport électronique à l'ordre du jour des différentes réunions de la famille olympique dans les prochains mois. Le groupe de travail devrait ainsi faire ses premières propositions de collaboration en décembre.

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Thomas Bach a rappelé que le CIO ne franchira pas la «ligne rouge», c'est-à-dire qu'il ne cautionnera pas la violence des jeux de simulation où des hommes ou des animaux se tuent ou sont tués. Il repousse aussi, pour l'instant, l'une des idées des pros de l'esport qui souhaitent organiser leur propres Jeux dans «cinq des quinze jours qui séparent les Jeux Olympiques des Jeux Paralympiques», précise Nicolas Besombes.

Le président du CIO semble plus ouvert, en revanche, à l'utilisation des jeux de simulation à un sport pour aider les athlètes à mieux se préparer. Il n'a pas hésité à ressortir sa formule de la «win win situation» (situation gagnant-gagnant), qui lui avait permis de justifier l'attribution simultanée des Jeux de 2024 à Paris et de 2028 à Los Angeles. Le groupe de travail aura donc fort à faire dans les prochains mois. Si l'association France esport, présente en force à Lausanne, pourrait y participer, pas sûr que Paris 2024 y soit associé. Il n'y avait en effet personne du comité d'organisation au Musée olympique de Lausanne, ni du CNOSF.

publié le 21 juillet 2018 à 23h39 mis à jour le 21 juillet 2018 à 23h40
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