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Esport - Dota 2 : PSG.LGD, une affaire qui marche

Les joueurs de PSG.LGD entrent sur scène à The International. ( Valve)
Les joueurs de PSG.LGD entrent sur scène à The International. ( Valve)

L'association entre le Paris Saint-Germain et LGD a permis au club de s'ouvrir une fenêtre sur la Chine où l'esport et Dota 2 sont très suivis. Directeur du développement du PSG, Fabien Allègre évoque ce partenariat alors que son équipe fait désormais partie des favorites de The International 9, à Shanghai.

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S'il y a une équipe du Paris Saint-Germain qui a des certitudes en ce moment, c'est probablement celle-ci. La formation sino-malaisienne de PSG.LGD sur Dota 2, née du partenariat entre le club parisien et la structure esportive chinoise il y a un peu plus d'un an, a brillamment passé (2-0 contre Virtus.pro) tôt lundi matin à Shanghai le premier tour des play-offs de The International 2019. L'équivalent des Mondiaux sur le jeu développé par Valve et l'un des tournois les plus prestigieux de l'esport tout entier. Finaliste la saison dernière, PSG.LGD espère faire mieux cette année, « à domicile », dans un pays où la discipline n'est pas loin d'être un sport national. L'occasion d'évoquer ce partenariat et le positionnement du Paris Saint-Germain dans l'esport avec Fabien Allègre, directeur du développement du club.

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« Comment s'articule le partenariat entre le PSG et LGD autour de cette équipe ?
Aujourd'hui on a une équipe qui joue aux couleurs du Paris Saint-Germain et une répartition claire des rôles : LGD assure le suivi et l'encadrement de celle-ci, nous, on travaille de concert avec eux pour identifier des partenaires en local qui souhaitent s'associer à nos deux marques. Récemment on a signé avec Betway, Douyu, la China Citic Bank... Ça prouve qu'il y a un intérêt. Ce n'est pas uniquement grâce à la présence du PSG, c'est un travail conjoint. Pour nous, c'est aussi un moyen d'être présent sur une population extrêmement importante en termes d'audience et une belle mise en avant de notre marque.

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Vous arrivez à mesurer les retombées ?
C'est un peu difficile. Est-ce qu'on est certain à 100 % de la véracité des chiffres d'audiences en Chine ? Je botte en touche sur cette question. Ils sont tellement impressionnants, même au regard de la population chinoise et de l'engouement, réel, qui existe sur ce jeu en particulier... Le prize-money de The International est passé de plus de 25 millions de dollars l'an passé à plus de 33 millions cette année. Si l'audience croît proportionnellement, ce n'est que du bon. Mais c'est difficile à vérifier. Sur la première partie de The International, pas forcément la plus importante du tournoi, les chiffres sont déjà colossaux.

Ce partenariat fait partie de votre stratégie globale en Asie ?
Oui, c'est une zone stratégique. Après, on est aussi le premier grand club européen à s'être lancé dans l'esport, en 2016. Ça fait presque trois ans qu'on tient. On évolue, on change, on affine, on apprend... Les enjeux ne résident pas tous en Asie. Je reste persuadé que l'organisation des équipes dans l'esport est copiée - collée sur les autres sports dans lesquels le PSG est présent. Mais le marché est encore très jeune, il doit se stabiliser. On doit travailler de concert avec les éditeurs pour créer des modèles pérennes et trouver comment avoir plus de droits, de sponsoring, comment développer le merchandising... Aujourd'hui on intègre l'esport dans les discussions avec notre équipementier, Nike, qui s'y intéresse de plus en plus. Leur présence sur League of Legends en Chine est un bon signal pour nous comme l'ensemble des acteurs sur ce secteur.

Pour vous, le bilan actuel de ce partenariat en particulier est bon ?
Il est très positif oui. L'équipe a eu le talent d'atteindre la finale de The International l'année dernière et l'impact de ce résultat a été important, mais sur une communauté endémique. Mon but c'est aussi d'élargir l'audience. Ça nous a aidés à signer des partenariats en local, en Chine, mais on n'a pas encore de sponsors européens qui ont fait le chemin inverse. C'est un axe de développement. On a aussi beaucoup de travail à faire pour tirer profit de cette visibilité en Chine d'un point de vue communication.

Les joueurs et le staff de PSG.LGD, à Shanghai. ( Valve)
Les joueurs et le staff de PSG.LGD, à Shanghai. ( Valve)

Vous comptez poursuivre avec LGD, allez plus loin avec eux dans l'esport ? On sait qu'ils sont présents sur League of Legends par exemple...
On est en train de discuter avec eux pour prolonger le partenariat. La ligue chinoise de League of Legends est très structurée, on a gagné notre place sur Dota 2, mais est-ce que refaire la même chose sur ce jeu aurait un intérêt ? Je ne sais pas. L'investissement consacré à une équipe digne de ce nom sur LoL aux États-Unis ou en Chine est vraiment massif. Est-ce qu'on aurait la possibilité de tout faire ? Non. Parce qu'on n'a pas encore la structure pour assumer ça. Mais on verra le PSG investir sur d'autres jeux oui. On est attentif au développement de l'esport sur mobile par exemple. On ne s'est pas lancé pour faire un buzz autour de PSG Esports. Encore une fois ça fait presque trois ans qu'on est là. Il y a des choses à développer : la partie académique qui est un vrai sujet, événementielle qu'on n'a pas encore attaquée mais sur laquelle on se penche parce qu'on a les capacités d'accueil nécessaires... Il y a des choses à faire dans ce milieu. Mais on y va étape par étape. Celle qui nous concerne à très court terme c'est de gagner The International (rires). L'enjeu est important pour confirmer notre position et cette stratégie. »

PSG. LGD jouera contre Vici Gaming, jeudi (12h, heure française), pour une place en finale de l'Upper Bracket du tableau à double élimination de The International 9. Le vainqueur affrontera celui du match entre OG, tenant du titre, et Evil Geniuses (15h). La grande finale aura lieu dimanche à 8h.

publié le 22 août 2019 à 08h57
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