Laurent Jalabert peut dormir encore tranquillement, il reste le dernier lauréat français de Paris-Nice, vingt-deux ans après son succès en 1997. Un bail que les coureurs hexagonaux n'ont jamais été en mesure de rompre durant la semaine, loin des premiers rôles en tout cas même si Romain Bardet a tout de même décroché une 5e place au classement final qui peut cacher une certaine misère, symbolisée par l'absence de victoires d'étapes françaises sur cette édition 2019, la première fois depuis 2012, alors que l'an passé le bilan de quatre succès ressemblait à une réelle embellie.
Le leader de l'équipe Ag2r-La Mondiale était évidemment loin de ce simple bilan comptable, préférant juger sa propre performance. « J'aurais aimé avoir plus d'ouvertures mais c'est bien pour le début de saison, expliqua-t-il. C'est mon meilleur mois de mars en termes de forme depuis que je suis professionnel », même si on ne l'a jamais vu mettre en danger les leaders du classement général mis à part hier, une (très) brève attaque en tête du peloton du maillot jaune Egan Bernal qui n'en a même pas fait cas.
Mais Romain Bardet n'était visiblement pas dans le même état d'esprit que le jeune colombien conquérant. « C'est une performance en soi d'arriver à Nice en passant à travers les tracas, entre les bordures, analysait-il aussi. On est tombé sur une équipe Sky qui était la plus forte et sur une semaine, il n'y a pas beaucoup d'occasions. » Un constat qui pourrait d'ailleurs également coller au Tour de France, où ces dernières années rares sont ceux qui en trois semaines ont pu « bouger » l'équipe britannique.
Rudy Molard (7e) s'installe, Valentin Madouas (11e) pointe son nez
Pour autant, la performance de Rudy Molard (Groupama-FDJ) 7e du classement général, même si elle est passée plus inaperçue que sa victoire d'étape en 2018, prouve une réelle maturité. « Faire un Top 10, avoir cette régularité sur une course d'une semaine est une fierté personnelle, affirma-t-il avant de comparer sa performance à celle de Romain Bardet sur cette dernière étape. Aujourd'hui il n'y avait rien à faire (de plus), même Bardet n'a pas réussi à suivre Quintana (pour se glisser dans l'échappée), donc je n'ai pas de regrets. »
Face à cette page tristement vierge en termes de résultats concrets, on retiendra quand même les belles promesses du jeune Valentin Madouas (Groupama-FDJ) qui pour son premier Paris-Nice frôle le Top 10, onzième dans le même temps que le Russe Ilnur Zakarin (10e à 4'7'' de Bernal), tout comme la maîtrise de Nicolas Edet (Cofidis) dans l'étape reine du col de Turini où il a fait jeu égal avec les Colombiens Martinez et Lopez, juste 3e dans leurs roues.