L'an passé, il avait réalisé un travail admirable pour son leader Thibaut Pinot, qui l'avait remercié en levant les bras en solitaire. Mais ce mercredi, en l'absence du Franc-comtois, David Gaudu pouvait abattre sa carte personnelle, et le jeune Tricolore (22 ans) a joué le coup à fond : dans la seconde ascension vers Superga, juge de paix de la semi-classique italienne Milan-Turin, le grimpeur de la Groupama-FDJ a multiplié les offensives au sein d'un joli groupe de prétendants où figuraient notamment Michael Woods, Alejandro Valverde, Egan Bernal, Adam Yates, Tiesj Benoot et Bauke Mollema.
C'est à l'endroit même où il était tombé l'an passé que Gaudu a placé l'une de ses attaques les plus marquées, avant de remettre ça à 500 mètres de la ligne, le visage marqué par l'effort. Mais son acharnement n'a pas suffi, la faute notamment à Woods, qui n'a jamais perdu sa roue et a fini par s'envoler dans les derniers hectomètres. Même Valverde, pourtant intouchable sur ce type de montée (4,9km à 9,1 %), n'a pas été en mesure de le reprendre : le vétéran espagnol a coupé la ligne en deuxième position, juste devant Yates. Gaudu, lui, finit cinquième, entre Benoot et Bernal, le vainqueur du dernier Tour de France, qui n'a pas été acteur de la fin de course.
En s'imposant de la sorte, le Canadien, qui n'avait jusqu'alors jamais gagné une classique, devient un sérieux outsider pour le Tour de Lombardie, samedi, où Primoz Roglic, vainqueur du Tour d'Emilie et des Trois Vallées Varésines, fera figure de grand favori.