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Les points saillants du parcours du Tour de France 2020

Avec un parcours fourni en ascensions, les favoris pour le classement général auront de nombreuses opportunités de passer à l'offensive. (Gonzalo Fuentes/Reuters)
Avec un parcours fourni en ascensions, les favoris pour le classement général auront de nombreuses opportunités de passer à l'offensive. (Gonzalo Fuentes/Reuters)

Le Tour 2020 sera montagneux, de ses premiers jours jusqu'à son avant-dernière étape. Et une édition plutôt chiche pour les sprinteurs. Revue de détails des grandes lignes de cette édition.

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La nouveauté : un morceau de bravoure

Plusieurs passages inédits sont au programme du Tour 2020, dans le Massif central et dans les Pyrénées mais le morceau de choix sera évidemment le col de la Loze, dans les hauteurs alpines de Méribel. Avec ses 2 304 m d'altitude, il en sera le plus haut point de vue. C'est Bernard Hinault, qui a alerté Christian Prudhomme de l'extrême dureté de ce col. Le patron du Tour a été aussitôt enthousiasmé par le lieu, sur une chaussée dédiée aux cyclos, l'été.

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« On y trouve des ruptures de pente qui n'existent pas ailleurs. Vous passez d'un faux-plat à un véritable mur, et ainsi de suite, dans les derniers kilomètres. Pour moi, c'est le prototype du col du 21e siècle. La vue est phénoménale, quasiment à 360 degrés, ça sera sportif et esthétique. »

L'extraordinaire force de cette montée ne réside donc pas dans sa longueur (21,5 km au total depuis le pied, à Brides-les-Bains), ni dans ses pourcentages moyens (7,8 %), mais bien dans le profil unique des six dernières bornes, sur la nouvelle route d'altitude. Des lacets courts, des raidards violents et des ruptures de pente incessantes, qui offrent aux cyclistes un terrain d'expression phénoménal et des pentes au-delà de 20 %.

Une entame montagneuse

En 107 éditions, c'est seulement la 7e fois que le Tour de France part du sud de la France. « Avec la montagne tout de suite, insiste Christian Prudhomme. Les Alpes du Sud et le Turini dès le deuxième jour avec un dénivelé de 4 000 mètres. »

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Daniel Martinez (EF Education First) s'était imposé au col du Turini lors de la 7e étape de Paris-Nice en mars. (S. Mantey/L'Équipe)
Daniel Martinez (EF Education First) s'était imposé au col du Turini lors de la 7e étape de Paris-Nice en mars. (S. Mantey/L'Équipe)

Les arrivées au sommet : plus basses mais plus nombreuses

Le Tour 2019 a connu six passages au-delà des 2 000 m d'altitude, un record. En juillet prochain, l'oxygène se fera moins rare. Quatre étapes en ligne arrivent au sommet : Orcière-Merlette (4e étape), Puy Mary (13e étape), Grand Colombier (15e étape) et Méribel-Col de la Loze (17e étape), mais seule cette dernière est au-delà des 2 000 mètres d'altitude.

Autre arrivée montagneuse, le final du contre-la-montre à la Planche des belles filles (20e étape). À part le Col de la Loze, toutes ces arrivées se situent dans des massifs intermédiaires (Vosges, Jura, Massif Central). Au Mont Aigoual (6e étape) et à Villard-de-Lans (16e étape), un plateau suit la dernière ascension, et les deux étapes pyrénéennes à Loudenvielle (8e étape) et Laruns (9e étape) s'achèvent en bas d'une descente.

Le parcours 2020 se détourne des cols du Galibier, du Tourmalet, du Mont Ventoux et, comme en 2019, de l'Alpe-d'Huez. « C'est le Tour qui avance, explique Christian Prudhomme. Pour moi, arriver au Puy Mary et au Grand Colombier c'est, avec leurs pentes raides, respecter le Tour de France, même si ces grandes ascensions sont des arrivées d'étape pour la première fois. »

L'habituée du parcours : une Planche à tout faire

Introduite en 2012, la Planche des belles filles est bien installée dans le paysage du Tour qui vient se glisser dans le massif vosgien pour la 5e fois en neuf éditions. Après avoir été costumée en « Super Planche » lors du dernier Tour - un kilomètre ajouté -, la voilà encore dans un nouveau rôle, celui d'une course de côte sévère (5,9 km à 8,5 %) en contre-la-montre qui viendra conclure le Tour avant la dernière étape.

La Planche des belles filles offrira un contre-la-montre spectaculaire. (F. Faugère/L'Équipe)
La Planche des belles filles offrira un contre-la-montre spectaculaire. (F. Faugère/L'Équipe)

« C'est un chrono pour rouleurs et grimpeurs, en trois parties, plane, puis en faux-plat avec la montée d'un petit col, et le final à la Planche des Belles Filles, détaille Christian Prudhomme. » Le seul contre-la-montre du parcours, un choix assumé par le patron du Tour : « Je rêve d'un cyclisme où le grimpeur distance le rouleur en montagne et où il perd du temps contre la montre. Mais aujourd'hui, on n'est pas dans ce registre-là. L'uniformisation grimpeur-rouleur fait que les différences en montagne sont faibles. »

La plus grosse journée : un dénivelé massif et central

Le 10 juillet, la journée sera très certainement éreintante pour le peloton, confronté à l'une de ses plus longues étapes (191 km) et au dénivelé positif maximum (4 400 m annoncés). « Je pense que cela n'est jamais arrivé que le plus fort dénivelé se trouve ailleurs que dans une étape des Alpes et des Pyrénées », fait observer Christian Prudhomme. 

Point de lieux mythiques, d'ascensions dantesques dans ce parcours qui traversera le Massif central mais une succession incessante de montées et de descentes. Cela rappellera cette précieuse moyenne montagne qui avait joué un rôle prépondérant sur le Tour 2019.

Les arrivées au sprint : au compte-gouttes pour les spécialistes

Le profil général de ce Tour de France n'incite pas à parier sur beaucoup d'arrivées massives. « Lors de la 1e étape, les sprinteurs monteront trois fois à 500 mètres, cela peut être compliqué, estime le directeur de la course, Thierry Gouvenou. Cela dépend de l'intensité de la course. Ils passeront si le rythme est assez lent, si leurs équipes réussissent à cadenasser la course. » L'étape de Lyon est destinée aux puncheurs avec trois côtes dans les 15 derniers kilomètres.

Dans la plus optimiste des projections, celle qui verrait les baroudeurs échouer à s'échapper et les bordures ne pas venir perturber le déroulé, les sprinteurs peuvent donc cocher l'une des deux arrivées à Nice, Sisteron, Privas et son long faux plat montant, Lavaur, l'île de Ré, Poitiers, éventuellement Lyon, et les Champs-Élysées, évidemment. Huit au mieux, mais cinq plus raisonnablement.

D'une île à l'autre

La 10e étape partira de l'île d'Oléron et s'achèvera sur l'île de Ré. « C'est la première fois dans l'histoire du Tour qu'une étape va d'une île à un autre, fait observer Christian Prudhomme. Avec l'océan, on pense au vent, aux bordures. Cela tournicote autour des marais où il y a aussi du vent. Les favoris devront être très attentifs au lendemain de la première journée de repos. »

publié le 15 octobre 2019 à 13h19 mis à jour le 15 octobre 2019 à 15h38
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