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La presse madrilène au rythme des miracles du Real, l'Allemagne crie au scandale

La défaite du Bayern Munich mercredi soir passe mal dans la presse allemande. (Irina R. Hipolito/AFP7)
La défaite du Bayern Munich mercredi soir passe mal dans la presse allemande. (Irina R. Hipolito/AFP7)

Le scénario dingue de la demi-finale retour de Ligue des champions entre le Real Madrid et le Bayern Munich (2-1) est sans surprise célébré ce jeudi à Madrid et déploré en Allemagne.

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Ce jeudi matin, la presse madrilène est aussi joyeuse que les joueurs du Real Madrid mercredi soir après leur demi-finale retour face au Bayern (2-1, 2-2 à l'aller). Après avoir été menés jusqu'à la 88e minute, ils ont fêté leur qualification pour la finale acquise tardivement, leur dix-huitième en Ligue des champions. Marca affiche en Une l'équipe victorieuse et titre : « Un nouveau retour miraculeux de Madrid ». Dans le même esprit, As écrit « Ce miracle mène à Wembley. » Le match de Vinicius est applaudi comme « l'une des meilleures performances de l'histoire récente de la Ligue des champions » selon Marca, qui ajoute : « Il n'y a personne comme lui en ce moment. »

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Le Brésilien a fait un « récital » (As), mais, globalement, la presse n'a d'yeux que pour le double buteur du soir. « Le Joselu de ma vie », exulte Marca avec six points d'exclamation. Le sauveur de la Maison Blanche est affiché en Une de la plupart des journaux, lui qui a vécu « une nuit magique », d'après El Mundo, au bout d'une « vibrante remontada » et en route pour un « sixième titre sur les onze dernières années ». Pour La Razón, il s'est « converti en héros du Bernabeu », qui en a connu bien d'autres. Il a permis « un nouvel exploit en Ligue des champions » selon l'Estadio Deportivo, et signé un « duel épique » pour le quotidien généraliste El País.

Cet exploit doit également beaucoup à Carlo Ancelotti. Il s'agit d'une « nouvelle démonstration de la maîtrise » du coach merengue, qui a fait « passer l'extraordinaire pour le quotidien ». À la Une de Sphera Sports, l'entraîneur italien est complimenté par Ivan Zazzaroni dans le Corriere dello sport : « Merci Carlo, car pour nous tu es le football, celui que nous aimons : merci d'exister (et de résister). »

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« La malédiction a encore frappé »

Sur le ton de l'ironie, le Daily Express Sport, en Angleterre, met en première page : « Harry... 0, Potter... 2 », référence au fait que le double buteur Joselu a porté les couleurs des « Potters » de Stoke City en 2015-2016... et au bilan de son vis-à-vis Harry Kane, dont le compteur de trophées reste bloqué à zéro ? Ce renversement en fin de match, commun ces dernières saisons, est vu par le prisme de la magie et aux dépens du buteur des Three Lions Harry Kane, pour qui la « malédiction a encore frappé » (Sun Sport).

La soirée a été vécue d'une manière bien différente en Allemagne. Les espoirs d'une nouvelle finale de C1 entre Dortmund, qualifié mardi aux dépens du PSG (1-0, 1-0) et le Bayern, à Wembley, comme en 2013, se sont envolés dans les dernières minutes. Une « défaite amère » pour Zeit Online, une « déception profonde » après une saison compliquée pour ZDF Heute, et même un « cauchemar dont on ne se réveille pas », redoute Florian Kinast dans Der Spiegel jeudi matin.

Le but de Matthijs De Ligt dans les dernières secondes du match, refusé pour un hors-jeu semble-t-il sifflé trop tôt, ne passe pas outre-Rhin. « Scène de scandale à la 104e minute », s'insurge en gros Bild, sur son site. Les médias catalans restent dans le même registre. Sport titre « Une finale et une polémique », pendant que L'Esportiu désespère : « C'est toujours la même chose. » Le Mundo Deportivo évoque « une grave erreur arbitrale ».

« L'une des défaites les plus amères de l'histoire du FC Bayern »

« Un faux pas de l'arbitre est plus ennuyeux qu'une erreur de Neuer », s'exclame ZDF Heute, en référence à la faute de main du gardien allemand qui a valu l'égalisation au Real. Une situation qui ravive le traumatisme de la finale de la Coupe du monde 2002, quand Oliver Kahn avait mal réceptionné une frappe de Rivaldo, laissant à Ronaldo le plaisir d'ouvrir le score. « Neuer comme Kahn en 2002 », déplore ainsi Der Spiegel. Selon le même journal, c'est la « fin » de la « bestia negra », surnommée ainsi par les journaux madrilènes quand le club bavarois battait régulièrement Madrid, ce qui n'est plus arrivé depuis neuf matches.

En plus de la défaite, le Bayern « doit également supporter le fait que Dortmund soit en finale de la Ligue des champions et qu'il reparte les mains vides » à l'issue de la première saison blanche depuis 2012. Der Tagesspiegel conclut ainsi : « La défaite 2-1 face au Real Madrid a été l'une des défaites les plus amères de l'histoire du club pour le FC Bayern. La déception pourrait aussi avoir quelque chose de bien pour les Munichois. » La prochaine finale de C1 ayant lieu à l'Allianz Arena, le Bayern dispose d'un an pour se relever de cette désillusion.

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publié le 9 mai 2024 à 12h43 mis à jour le 9 mai 2024 à 15h09
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