Deuxième épreuve qualificative olympique, le tournoi de Busto Arsizio, dans la banlieue de Milan, se déroulera de dimanche au 11 mars. Lors de la première, sept Bleus avaient obtenu leur billet pour Paris 2024 : Wassila Lkhadiri (-50 kg), AminaZidani (-57 kg), Estelle Mossely (-60 kg), Davina Michel (-75kg), Billal Bennama (-51kg), Sofiane Oumiha (-63,5kg) et Makan Traoré (-71kg).
Pour les rejoindre, Romane Moulai (- 54kg), Émilie Sonvico (- 66kg), Yojerlin Cesar (-80kg), Soheb Bouafia (- 92kg) et Djamili Aboudou (+ 92kg) devront atteindre les demi-finales en Italie. Egalement prévu, Samuel Kistohurry (- 57kg) a dû renoncer, souffrant d'une côte.
« Nous aimerions qualifier deux athlètes de plus, avoue Mehdi Nichane, directeur technique national, avant le troisième et dernier TQO, fin mai en Thaïlande. »
Des cinq Bleus en Italie, deux n'ont pas disputé les Jeux Européens.
La « bonne surprise » Yojerlin
« Yojerlin, c'est la bonne surprise, souligne Nichane, alors qu'il n'était fléché que pour les Jeux de 2028. Mais, suite à la contre-performance de Mathieu Bauderlique et à la faiblesse de la catégorie, il a su tirer son épingle avec une super-performance avec l'or à l'Euro -22 ans en novembre. Il est certes jeune, 19 ans, mais il est félin, technique, très mobile, brille avec son bras avant. C'est sûr qu'on attend sa qualification, mais s'il ne l'obtient pas, ce ne sera pas une contre-performance. »
Moulai (23 ans) est peut-être encore plus inattendue. Elle avait terminé le tournoi de pré-qualification, en février 2023 à Saint-Quentin (Aisne), en troisième position des -50 kg, derrière Lkhadiri et Rima Bennama. Mais, à -54 kg, Delphine Mancini, n'acceptant pas la concurrence et le programme imposé par les entraîneurs nationaux, elle s'est retirée et Moulai en a profité. « Romane a une boxe compacte, travaille sur la faute de ses adversaires, explique le DTN, mais a plus de difficultés avec celles qui sont mobiles. »
L'autre Bleue, Sonvico (33 ans), beaucoup plus expérimentée, avait raté de peu la qualification aux Jeux Européens, battue 2 juges à 3 par la Belge Oshin Derieuw en quarts de finale.
« Elle compte des victoires sur plusieurs femmes du Top 20, souligne Nichane, mais elle souffle le chaud et le froid. Si elle a confiance en elle, elle est en capacité de réussir de bonnes choses. Elle est explosive, physiquement capable de tenir le rythme des trois rounds, d'enchaîner les combats, sans avoir de problèmes de poids. La clé, c'est l'aspect tactique et mental. Pour dérouler sa boxe et se qualifier, elle devra être plus que focus. »
Aboudou sur une bonne dynamique
Également présents aux Jeux Européens, Bouafia (26 ans) et Aboudou (28 ans) avaient été battus 1-4 à leur premier combat, respectivement par l'Espagnol Reyes et l'Allemand Tiafack. « Soheb arrive avec une préparation perturbée, car, à la suite de sa victoire en finale nationale en décembre, il a dû être opéré de la main, note le DTN. Il est technique, mais manque un peu de vitesse. Et il est cérébral, ce qui peut lui jouer des tours. Il n'est jamais très loin, mais, il lui manque le petit truc pour s'imposer. Il a eu des résultats assez tôt, mais il est maintenant sur une spirale négative. »
En revanche, Aboudou reste sur un bon tournoi, début février au Boxam espagnol, où il s'est qualifié pour la finale. « À cause d'une douleur à la mâchoire, nous avons préféré qu'il ne la dispute pas, précise Nichane. Il a une boxe pour contrarier l'adversaire, avec sa mobilité et sa petite taille atypique. Il ne se contente plus de travailler en reculant pour contrer, mais prend aussi l'initiative des actions. »